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dimanche, 16 août 2009

CEVA : une votation fondatrice pour Genève

Lundi nous saurons si il y aura ou pas un vote à Genève sur le CEVA.

Un vote sur le CEVA aurait le mérite de clarifier si les citoyens du canton veulent travailler dans le cadre du Genevois franco suisse pour commencer à résoudre les problèmes d'emplois, de logements et de transports de Genève. Ce vote en même temps que les élections cantonales obligera chaque candidat au Grand Conseil à se mouiller. Les électeurs pourront alors à loisir rayer ou rajouter des noms de candidats selon l'ardeur avec laquelle les uns et les autres se seront engagés dans la défense de ce projet essentiel pour l'avenir de Genève.

Les motivations des requérants sont pour le moins douteuses. Le fait qu'une quasi majorité d'entre eux résident à Champel en dit long sur les raisons réelles de leur recours au delà des arguments trompeurs et choc qu'ils affichent. Mais ce recours sera sans doute historique pour l'avenir de Genève.

D'un côté ce serait la fin du CEVA mais surtout de la collaboration franco genevoise. Les élus français ont d'autres choses à faire que de travailler pendant 10 ans sur un nouveau projet régional qui pourrait être remis en cause à tout moment par quelques riches soutient d'un quartier bourgeois pour convenance personnelle. Nous reviendrons alos à la politique franco genevoise de ces 30 dernières années. Chacun gère les choses de son côté. Les Genevois renvoient aux Français leur incapacité à constuire suffisament de logements (seulement 0,6% de logements nouveaux chaque année pour 2% d'habitants supplémentaires.. soit 3000 Genevois obligés de quitter le canton chaque année pour se loger décemment). Les Français continueront de renvoyer aux Genevois leurs problèmes d'emploi (la proportion de frontaliers à Saint Julien est passée de 30% en 2001 à 55% des actifs en 2008). Et tous ensemble nous continueront d'enterrer notre Genevois franco suisse dans des embouteillages sans fin qui détruisent notre qualité de vie, notre liberté de déplacement et notre économie. Les requérants parleront dans le vide d'un barreau sud. Le RER Genevois rejoindra la traversée de la rade dans la longue liste des projets que Genève est incapable de réaliser en raison des abus de la démocratie directe.

De l'autre côté, les élus Genevois prendront conscience de l'urgence impérieuse de développer un système de transport en commun à peu près comparable à ce qui existe déjà à Bâle, Zürich ou Lyon. Nous prendrons ensemble conscience que nous avons déjà 30 ans de retard et qu'il n'est plus temps de se diviser. Nous comprendrons que les 2 miliards du CEVA sont dérisoires en comparaison des milliards d'impôts laissés au canton par les frontaliers... et des milliards qu'il faudra encore investir ensemble sur les 20 prochaines années pour remettre Genève à niveau en terme de transports en commun régionaux. Les politiques du Genevois franco suisse comprendront qu'enfin les électeurs du Genevois franco suisse ont pris conscience que nous vivons dans la même agglomération : soit nous la gérons ensemble et nous préservons notre qualité de vie, soit nous la condamnons séparément à l'engorgement, aux embouteillages et au déclin. Ils cesseront alors d'hésiter. Ils pourront alors passer aux étapes suivantes.

Cette votation sera décisive pour le CEVA. La campagne sera décisive sur la composition du futur Grand Conseil. Elle sera aussi décisive pour l'avenir du Genevois franco suisse. Elle inspirera la constituante genevoise. Le résultat de cette votation inspirera des générations d'hommes et de femmes politiques du Genevois franco suisse.