Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 10 février 2010

“Ça tombe bien je ne savais pas pour qui voter !”

En 19 années d'engagement politique je n'avais jamais entendu ca ! J'ai été interpellé parfois par des « AH NON ! Surtout pas ! » ou au contraire par des « On est avec vous ! », mais des « Ça tombe bien je ne savais pas pour qui voter ! » ça je n'avais encore jamais eu ! Et pourtant c'est la première des réactions à nos tracts oranges entendue hier sur le marché d'Annemasse.

Des électeurs qui veulent voter... mais qui ne savent pas pour qui ! Des électeurs qui veulent voter pour dire ce qu'ils ont sur la patate au sujet de la crise, de leur boulot qui a de moins en moins de sens au fur et à mesure qu'ils deviennent de plus en plus profitables, de leur vie familiale qui n'est pas simple à gérer au quotidien entre les contraintes et l'absence de solution de garde, les loyers exorbitants, les dettes qui étranglent, des impôts locaux qui augmentent et des impôts nationaux qui devront augmenter pour éponger la dette.

Mais ils ne savent pas pour qui voter. Ils sont nombreux ces électeurs qui se disent de droite dépités par les dérives de la majorité présidentielle aux ordres d'un monarque qui perd tout sens de la mesure et des réalités, et qui confond gouverner et communiquer. Ils aimeraient pouvoir dire ce qu'ils pensent... mais ne savent pas comment.

Ils sont nombreux aussi ces électeurs qui se disent de gauche qui aimeraient dire à quel point ils se sentent marginalisés de la nation par les dérives du pouvoir, de l’économie et de la société. Faut-il donc voter pour un parti socialiste dont le dernier Congrès programmatique à Reims a été plus convainquant sur les querelles de personnes ou les capacités à frauder les élections que sur l’unité sur un projet de société ? Peut-être mais sans aucun enthousiasme.

Faut-il voter pour Europe Ecologie ? Un espoir peut être.. mais qui s'accompagne de grandes désillusions lorsqu'on constate les positions trop idéologiques et souvent sectaires des candidats.

Faut-il en venir à voter FN ? Comme d'autres pissent dans des violons ?

Comment croire encore à cette mascarade du clivage droite gauche alors que des UMP figurent sur des listes PS, des socialistes sur des listes UMP, un peu de tout sur des listes vertes et un peu de verts partout. Ils débauchent pour servir leurs intérêts électoraux partisans, mais refusent de travailler tous ensemble pour servir l'intérêt général des habitants. Pourtant tous les Maires dans toutes les communautés de communes travaillent avec d'autres Maires qui ont d'autres convictions.

Nombreux sont les électeurs qui se sentent un peu comme dans un magasin vide de la fin de l'Union Soviétique. Un avant gout de ce que pourrait être le bipartisme en France. Alors quand ils nous croisent sur les marchés, ils reprennent espoir. Oui il est encore possible d'être pragmatique pour trouver des solutions aux problèmes. Oui il est encore possible de concevoir l'action politique par la réflexion plutôt que par l'opposition. Oui il y a encore des gens qui pensent qu'il faudra un jour que tous les élus des Français travaillent ensemble plutôt que les uns contre les autres. Oui il est possible d'améliorer la gestion des deniers publics pour préserver les générations futures de montagnes de dettes...

« Ça tombe bien parce que je ne savais pas pour qui voter les 14 et 21 mars ! »

15:41 Publié dans Politique nationale | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 28 septembre 2009

Couacs sur la fumée passive : 87 morts à Genève

La loi sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics à Genève a été confirmée lors du vote d'hier.

Un parcours politique intéressant. Une première initiative populaire avait été adoptée avec le soutien de 4 Genevois contre 1. Une telle marge est inhabituelle. Elle laisse supposer que l'interdiction de fumer dans les lieux publics est soutenue par une majorité des habitants depuis plusieurs années ou décennies. Une attente que les élus n'avaient pas su retranscrire dans les lois.

Le Gouvernement genevois avait promulgué à la va vite une loi qui mettait en pratique le souhait des Genevois. L'UDC qui prétend habituellement défendre les droits populaires avait déposé un recours contre cette loi. Elle avait été rejetée par le Tribunal Fédéral.

Une nouvelle loi a été votée au Grand Conseil Genevois. Des amendements soutenus par les Radicaux et quelques PDC  contre l'avis manifeste des électeurs ont atténuée la porté de la loi en autorisant des fumoirs. La loi a été contestée par les cafetiers et restaurateurs.. mais confirmée par les électeurs Genevois ce week end.

Près d'une vingtaine d'étude ont mesuré l'impact en terme de santé publique de l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Elles évaluent la baisse du nombre d'arrêt cardiaque entre 17% et 25% dès la première année. L'impact s'accroit au cours du temps. Cela ne compte pas encore les impacts sur les cancers à plus long terme.

A Genève, environ 500 personnes décèdent chaque année d'un arrêt cardiaque en dehors de l'hôpital. Les couacs sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics ont coûté deux années d'impact. La dépendance politique de certains élus envers les cafetiers et restaurateurs à coûté sans doute une dizaine d'année. Dans l'estimation basse cela représente 87 décès par an qui auraient pu être évité à Genève.

08:32 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 07 septembre 2009

Les arguments stupides des cumulards

Le cumul des mandats était une exception au début de la 5ième République. Elle s'est depuis généralisée. Aujourd'hui 9 parlementaires sur 10 sont des cumulards.

Petit à petit ils renoncent à exercer leurs responsabilités de contrôle de l'exécutif et de législateur pour se concentrer sur leur mandat local qui leur laisse beaucoup plus d'autonomie, beaucoup plus de satisfaction personnel. Leur égo se satisfait beaucoup plus d'être le chef dans leur commune ou leur département... qu'un député lambda à l'Assemblée nationale.

Ils renoncent aussi à aller écouter les Français dans leur circonscription : à quoi bon aller écouter ce que pensent les gens sur le terrain puisque de toute façon, les députés UMP et PS sont soumis à la discipline de vote partisane qui les empêche de voter en conscience. C'est ainsi que beaucoup de députés UMP et PS ont voté en dépit de leur avis personnel sur la loi HADOPI, la réforme constitutionnelle, la nomination des Présidents de l'audiovisuel public, le bouclier fiscal, les déficits budgétaires... Les Français n'ont plus de député à l'Assemblée nationale, ce sont les partis qui ont des VRP dans les départements.

Ils renoncent aussi à être simplement présent au Parlement. Les polémiques à répétition sur l'absentéisme Parlementaire le montre. Le mandat de Parlementaire devient de plus en plus un mandat qui consiste à toucher des indémnités en échange d'un silence contraint lorsqu'ils sont majoritaire.. ou en échange d'une opposition automatique ridicule lorsqu'ils sont minoritaires. Une forme de corruption des institutions.

Dans ce contexte, le cumul des mandats est un moyen pour les élus de faire à nouveau un peu de politique locale. C'est un moyen de compléter leurs indémnités d'élus. C'est aussi une forme d'assurance chômage faute de statut de l'élu.

L'argument utilisé à répétition est celui de la proximité avec le terrain. Comme si seuls les Maires connaissaient la réalité de la vie des Français. Il y a de toute évidence des Maires totalement déconnectés du terrain. Les défaites des Maires sortants aux élections municipales le confirment. Mais surtout un Maire est surtout dans sa commune. Particulièrement dans son bureau. Beaucoup avec les fonctionnaires de sa mairie. Un député Maire est donc moins présent sur le terrain de sa circonscription. Il n'a pas la même disponibilité pour aller à la rencontre des syndicats, des usagers, des retraités, des scolaires, des entrepreneurs et des associations.

Dans tous les autres pays d'Europe le cumul des mandats est rare... je pense que nul part ailleurs les Parlementaires sont aussi éloignés des préoccupations des habitants, et aussi peu présent dans l'hémicycle.

08:27 Publié dans Institutions | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

mardi, 18 août 2009

2 fois plus de frontaliers passent par Annemasse que par Saint Julien

Les requérants contre le projet de métro régional transfrontalier CEVA prétendent qu'une minorité de frontaliers seraient intéressé par l'offre du CEVA. Aveuglés par leurs intérêts personnels d'habitants de Champel, ils inventent des chiffres.

Ils prennent prétexte du traffic sur la douane de Bardonnex. Ils sont sans doute un peu trop éloignés de la réalité du Genevois franco suisse. Ils ne savent pas qu'une grande partie du traffic de Bardonnex est précisément en provenance d'Annemasse. Un détour qui pollue l'ensemble de notre agglomération faute de modes de transports en commun transfrontaliers.

Pourtant les chiffres sont têtus. Ils sont publics et disponibles à l'adresse suivante :

http://www.ge.ch/statistique/tel/domaines/03/03_05/T_03_0...

Ces chiffres indiquent qu'il y a 14 635 frontaliers recensés dans l'agglomération d'Annemasse. L'ensemble des communes de l'agglomération d'Annemasse sont reliés à la gare du CEVA par un réseau de bus déjà performant et qui le sera encore plus lorsqu'il s'agira de déservir un métro régional. Il y en a encore  9348 qui résident dans le Chablais, relié à la gare d'Annemasse par une ligne de chemin de fer qui dessert tout le bas Chablais. Soit déjà 23983 personnes susceptibles d'utiliser le CEVA. IL y a encore 10 000 frontaliers qui résident dans la vallée verte, la vallée de l'Arve, les cantons de La Roche sur Foron, Reignier et Thorens qui sont susceptible d'utiliser le CEVA à terme lorsque les phases suivantes seront réalisées.

Les requérants prétendent qu'il y a une alternative dans un très hypothétique barreau sud qui déservirait le bas salève. Ce projet n'existe pas. Il n'est pas évalué. Il devra s'arrêter à la frontière puisqu'aucun élu français crédible ne le soutient. Ce n'est pas un projet c'est une simple diversion électorale pour ne pas aborder le sujet de l'urgence du besoin d'un transport régional. Mais faisons semblant un instant d'y croire. Il y a 7173 frontaliers sur le canton de Saint Julien et 5290 sur le bassin Annécien. 1700 en provenance du canton de Cruseilles et encore un millier en provenance des Frangy et Seyssel.

Au total ce sont près de 35000 frontaliers qui doivent transiter par Annemasse contre seulement 15 336 qui doivent transiter par Saint Julien.

Ces chiffres sont à revoir à la hausse car ils sous estiment les toujours plus nombreux citoyens helvétiques résidant dans le Genevois français faute de logements à Genève. L'an dernier seulement 1188 logements ont été mis sur le marché alors que la population du canton augmentait de 4598 personnes. D'autres statistiques cantonales montrent que plus de 3000 genevois vont habiter dans le Genevois français chaque année faute de logement abordable : l'équivalent d'une nouvelle commune de Gaillard en plus tous les 4 ans. Autant de personnes en plus à transporter.

Le "barreau sud", cette chimère des opposants au CEVA, pourrait sembler attractif pour les habitants de Saint Julien. A Saint Julien comme dans tout le Genevois franco suisse nous avons besoin de pouvoir à nouveau circuler, nous avons besoin de respirer. Pour cela nous avons besoin de transports en commun régionaux transfrontaliers efficaces. Cela commence par Annemasse avec le CEVA. Cela se poursuivra ensuite par des liaisons vers Saint Julien qui font partie du projet d'agglomération.

dimanche, 16 août 2009

CEVA : une votation fondatrice pour Genève

Lundi nous saurons si il y aura ou pas un vote à Genève sur le CEVA.

Un vote sur le CEVA aurait le mérite de clarifier si les citoyens du canton veulent travailler dans le cadre du Genevois franco suisse pour commencer à résoudre les problèmes d'emplois, de logements et de transports de Genève. Ce vote en même temps que les élections cantonales obligera chaque candidat au Grand Conseil à se mouiller. Les électeurs pourront alors à loisir rayer ou rajouter des noms de candidats selon l'ardeur avec laquelle les uns et les autres se seront engagés dans la défense de ce projet essentiel pour l'avenir de Genève.

Les motivations des requérants sont pour le moins douteuses. Le fait qu'une quasi majorité d'entre eux résident à Champel en dit long sur les raisons réelles de leur recours au delà des arguments trompeurs et choc qu'ils affichent. Mais ce recours sera sans doute historique pour l'avenir de Genève.

D'un côté ce serait la fin du CEVA mais surtout de la collaboration franco genevoise. Les élus français ont d'autres choses à faire que de travailler pendant 10 ans sur un nouveau projet régional qui pourrait être remis en cause à tout moment par quelques riches soutient d'un quartier bourgeois pour convenance personnelle. Nous reviendrons alos à la politique franco genevoise de ces 30 dernières années. Chacun gère les choses de son côté. Les Genevois renvoient aux Français leur incapacité à constuire suffisament de logements (seulement 0,6% de logements nouveaux chaque année pour 2% d'habitants supplémentaires.. soit 3000 Genevois obligés de quitter le canton chaque année pour se loger décemment). Les Français continueront de renvoyer aux Genevois leurs problèmes d'emploi (la proportion de frontaliers à Saint Julien est passée de 30% en 2001 à 55% des actifs en 2008). Et tous ensemble nous continueront d'enterrer notre Genevois franco suisse dans des embouteillages sans fin qui détruisent notre qualité de vie, notre liberté de déplacement et notre économie. Les requérants parleront dans le vide d'un barreau sud. Le RER Genevois rejoindra la traversée de la rade dans la longue liste des projets que Genève est incapable de réaliser en raison des abus de la démocratie directe.

De l'autre côté, les élus Genevois prendront conscience de l'urgence impérieuse de développer un système de transport en commun à peu près comparable à ce qui existe déjà à Bâle, Zürich ou Lyon. Nous prendrons ensemble conscience que nous avons déjà 30 ans de retard et qu'il n'est plus temps de se diviser. Nous comprendrons que les 2 miliards du CEVA sont dérisoires en comparaison des milliards d'impôts laissés au canton par les frontaliers... et des milliards qu'il faudra encore investir ensemble sur les 20 prochaines années pour remettre Genève à niveau en terme de transports en commun régionaux. Les politiques du Genevois franco suisse comprendront qu'enfin les électeurs du Genevois franco suisse ont pris conscience que nous vivons dans la même agglomération : soit nous la gérons ensemble et nous préservons notre qualité de vie, soit nous la condamnons séparément à l'engorgement, aux embouteillages et au déclin. Ils cesseront alors d'hésiter. Ils pourront alors passer aux étapes suivantes.

Cette votation sera décisive pour le CEVA. La campagne sera décisive sur la composition du futur Grand Conseil. Elle sera aussi décisive pour l'avenir du Genevois franco suisse. Elle inspirera la constituante genevoise. Le résultat de cette votation inspirera des générations d'hommes et de femmes politiques du Genevois franco suisse.

jeudi, 06 août 2009

Bonus des banques et incompétence des Gouvernements

La frénésie des bonus des traders reprend de plus belle. Des montants de bonus pour quelques traders supérieurs aux bénéfices mondiaux réalisés par des banques internationales. Des montants de bonus qui pour quelques banques dépasse le montant de l’aide alimentaires d’urgence des pays membres du G8. Des bonus extravagants même dans des établissements qui accumulent des pertes colossales.

 

Les banques ont-elles tort ? Moralement et politiquement oui, légalement et économiquement non. Elles remplissent leur mission dans le cadre d’un marché que les Gouvernements ne régulent pas. Des traders performant quittent leur employeur qui ne leur a accordé qu’un million de bonus… pour un autre employeur qui lui en garantie trois fois plus ! Faute de lois qui régulent les rémunérations, les banques sont contraintes à la surenchère.

 

Faute de loi, les employeurs les plus vertueux sont pénalisés par le départ de leurs meilleurs collaborateurs au profit des employeurs moins vertueux. L’absence de loi encourage le vice.

 

Il est immoral de rémunérer autant des traders dont la contribution à l’économie est pour le moins discutable. Mais la loi l’encourage en ne l’interdisant pas. Ces bonus soulignent l’incapacité des dirigeants politiques à imposer des lois qui régulent ces rémunérations. Des lois qui s’imposent à tous les concurrents et pas seulement à ceux qui sont aidés par l’Etat.

 

Il revient à la loi de l’encadrer. Le problème c’est qu’il n’y a aucune institution légitime pour fixer des lois mondiales. Toute régulation des rémunérations des traders dans un pays.. peut être contournée. Il suffit que l’employeur installe ses activités de trading à Genève par exemple… ce que beaucoup sont en train de faire car Genève a les lois et la fiscalité parmi les plus attractives pour les organismes de trading débridés.

 

Plusieurs solutions sont possibles :

1)      fixer par la loi des plafonds de rémunération variable afin que la surenchère sur les bonus entre banques et société de trading s’arrête une bonne fois pour toute. Paradoxalement, ces lois existent en Suisse. Elles interdisent que la rémunération variable soit supérieure à la rémunération fixe. Ces lois ne sont pas appliquées aujourd’hui. Elles doivent l’être.

2)      Rémunérer seulement la performance durable. Les traders prennent de plus en plus de risques : s’ils gagnent, ils touchent des bonus considérables, en revanche s’ils perdent, ils peuvent éventuellement perdre leur emploi mais pas le bonus de l’année précédente. Une telle rémunération variable doit se faire à la hausse comme à la baisse. Pour cela, elle doit se faire sur une performance durable sur plusieurs années afin de prendre en compte autant les hausses que les baisses.

3)      Enfin, les exigences de ratio de solvabilité des sociétés qui s’engagent dans les activités de trading doivent être considérablement augmentées. Le coût du capital doit être dissuasif. La collectivité ne peut plus prendre aucun risque systémique avec les activités de trading. La régulation du trading doit être telle qu’elle doit limiter les montants échangés à un niveau cohérent avec l’activité économique réelle. Le trading n’a de valeur ajoutée économique que s’il se fait sur des anticipations de l’économie reelle et pas sur des anticipations d’anticipations purement financières. Ces mois-ci la ville de Londres fait l’expérience de l’erreur qu’il y a dépendre d’une activité économique aussi volatile que le trading. Genève elle continue d’augmenter sa dépendance.

 

Genève joue un triste jeu dans cette affaire. Seule une harmonisation mondiale peut limiter cette activité qui devient économiquement perverse par une sur-volatilité des marchés. Seule une harmonisation mondiale peut limiter des bonus qui encouragent financièrement quelques uns à faire prendre des risques à l’économie mondiale.

 

Aujourd’hui la surenchère mondiale vient du canton de Genève si on en juge par l’arrivée importante de traders et de société de trading dans le canton attirés par les conditions offertes.

12:21 | Commentaires (1) | |  Facebook | |  Imprimer | |

mardi, 04 août 2009

les priorités des Saint Juliennois 200 délibérations plus tard

Nos préoccupations quotidiennes peuvent parfois nous conduire à négliger les aspects les plus importants de nos vies. La même chose peut arriver à une commune.

 

17 mois après les élections municipales… et après plus de 200 délibérations, il apparaît que la municipalité se laisse prendre par le quotidien et les affaires courantes. La bonne volonté ne suffit pas pour mettre en place une orientation politique à la ville.

 

Sur les 154 délibérations à l’ordre du jour du Conseil entre avril 2008 et mai 2009, 62 relèvent des affaires courantes : nouveau lave linge à la résidence Chabloux, délibérations réglementaires imposées par la loi, mise en conformité de l’électricité de la Mairie, convention d’approvisionnement de sel de déneigement, entretien et nettoyage. Des délibérations nécessaires. Elle ne changeront rien à la vie des habitants.

 

Après les affaires courantes, c’est le sport qui arrive en seconde position avec 20 délibérations. Puis la culture et l’urbanisme avec 15 délibérations chacun.

 

Seulement 2 délibérations sur 154 sur les questions sociales de la ville. Le social ne devrait pas se traiter seulement en aval par le CCAS mais aussi par des politiques sociales.

 

Lorsque nous discutions de la ville avant les élections, l’adjoint au sport admettait qu’il y avait des problèmes plus urgents dans la commune que la situation du sport. Pendant que lui assume parfaitement sa responsabilité pour améliorer la situation du sport dans la commune, les problèmes principaux des habitants ne sont pas améliorés.

 

Pour les habitants, les priorités de la ville sont claires :

1)      améliorer le cadre de vie de la commune en créant de nouveaux espaces naturels et en préservant l’existant,

2)      améliorer la circulation notamment grâce à la mobilité douce et aux transports en commun,

3)      augmenter significativement les capacités d’accueil de la petite enfance,

4)      revivifier le commerce.

 

Alors que la municipalité se disperse dans les affaires courantes, améliore la culture et le sport, elle néglige ces 4 sujets prioritaires pour les habitants.

 

Sur le cadre de vie, la réalisation du jardin Hoo Parisen centre ville sera la bienvenue. Il avait été annoncée à grand renfort de panneaux publicitaires juste avant la campagne en violation du droit électoral. Malheureusement, on ne compte que 3 délibérations qui améliore le cadre de vie de la ville sur 154 : 10 fois moins que pour le sport et la culture.

 

Sur la circulation, on ne compte que 5 délibérations qui améliorent la circulation en ville – en particulier via le transport en commun en site propre. Des projets de pédibus et de piste cyclables sont en cours – c’est bien. Certaines initiatives ont été prise au niveau de la communauté de communes. En particulier le transport à la demande, très coûteux pour les contribuables et inefficace en terme de déplacements collectifs. Au total, la circulation ne s’est pas beaucoup améliorée… et elle s’aggravera considérablement dès que les premiers appartements de Chabloux seront livrés.

 

Sur la petite enfance, on compte seulement 3 délibérations. Toutes sur la Maison de la Petite enfance. C’est un peu court alors que des centaines de parents se battent pour trouver des solutions d’accueil acceptables dans des conditions décentes pour leurs enfants. Certains prennent des risques sur leur emploi.. pour pallier à l’insuffisance publique et garder leur enfant les mercredi. D’autres déménagent vers le pays de Gex plus accueillant pour les jeunes parents.

 

Enfin sur le commerce, seulement 4 délibérations : la patinoire, la braderie… et surtout la zone bleue. C’est bien…. Mais cela ne sauvera pas le commerce de la ville. Des questions restent brulantes sur la diversité de l’offre, sur l’implantation du commerce et sur le rôle du marché. Nous aborderons la question du commerce de Saint Julien dans la Tribune Libre garantie par la loi dans le bulletin municipal de septembre.

 

Nous rappelons sans cesse ces sujets afin que les moyens publics soient utilisés en priorité à améliorer la vie des habitants.

 

Le Maire doit désormais fixer des orientations prioritaires en fonction des attentes des habitants. Les priorités de la ville ne doivent pas simplement découler de l’activisme, de la passion et de l’efficacité d’une adjointe à la culture ou d’un adjoint au sport.

vendredi, 31 juillet 2009

Grippe H1N1 : banale et dramatique à la fois

Il y a une grande incohérence entre le discours alarmiste des medias et des pouvoirs publics qui feraient croire que la grippe H1N1 est une peste moderne… et les témoignages des personnes contaminées qui la décrive comme une grippe ordinaire.

 

C’est le paradoxe de cette pandémie : relativement banale au niveau individuel dans la presque totalité des cas, mais catastrophique au niveau collectif.

 

Elle est banale au niveau individuel car trois mois après les premiers cas, le taux de mortalité reste faible. Similaire à une grippe classique. Les données forcement partielle de l’OMS affichent un taux de mortalité de l’ordre de 0,6% dans le monde et 0,2% en Europe. En résumé pour 199 personnes sur 200 la grippe H1N1 reste une grippe ordinaire.

 

Alors pourquoi une telle vague de communication de la part des autorités, des medias et maintenant des entreprises ? Pourquoi des masques et des quarantaines ? Et les comportements de panique ou de cynisme des uns et des autres ? Certaines personnes en meurent tout comme les grippes saisonnières dont on ne parle pas tant.

 

Il y a deux facteurs sur lesquels la grippe H1N1 est différente de la grippe saisonnière : 1) elle est beaucoup plus contagieuse : il n’a fallu que 12 semaines pour qu’elle se propage de Mexico à Saint Julien en Genevois, elle se diffuse même en été alors qu’habituellement la chaleur estivale permet de contenir les épidémies grippales et 2) cette souche viral ayant peu circulé depuis longtemps, peu de personnes sont immunisées : donc beaucoup seront touchées – contrairement à la grippe saisonnière.

 

Les grippes saisonnières causent chaque année entre 250 000 et 500 000 décès. Mais, l’OMS prévoit que deux à trois fois plus de personnes pourraient être touchées que pour une grippe saisonnière habituelle. Le taux de mortalité étant le même que la grippe saisonnière, cela se traduirait par deux à trois fois plus de morts : entre 750 000 et 1 500 000 morts. Voila qui est tout de suite beaucoup moins banal.

 

La grippe A H1N1 est donc similaire à une grippe classique au niveau individuel… mais causerait trois fois plus de morts au niveau collectif – car trois fois plus contagieuse.

 

Les estimations de l’OMS appliquées à Saint Julien donneraient entre 2000 et 3000 personnes touchées. La quasi totalité qui s’en remettrait très facilement.. mais 6 à 10 morts sur la commune.

 

En France l’impact pourrait être :

1) un afflux dans les services de santé qui pourraient bien les paralyser dangereusement pendant quelques semaines – le week-end dernier une patiente britannique a du être envoyée en Suède pour y être traitée car tous les lits de soins intensifs du pays étaient déjà occupés, une situation qui pourrait se généraliser si tout le monde court à l’hôpital au premier symptôme,

2) un absentéisme des personnes touchées qui aura un impact économique et social important et

3) des morts de la grippe en nombre trois fois plus élevé.

 

Mais dans les pays en voie de développement la situation sera bien plus catastrophique. Les maladies actuelles sous jacentes malaria, VIH, malnutrition… augmente les taux de mortalité de la grippe. L’infrastructure de santé y est plus faible. L’épidémie de grippe H1N1 y causera beaucoup plus de morts et paralysera d’autant plus rapidement les services de santé qui seront vite débordés et ne pourront plus traiter les autres maladies.

 

De la même manière que le virus n’a mis que 12 semaines pour venir de Mexico à Saint Julien.. Il lui en faudra moins pour aller de Saint Julien à Cotonou où il sera plus mortel.

 

A titre individuel, les réactions des medias semblent exagérées : il ne s’agit pas d’une peste. Mais à titre collectif, pour protéger ses enfants, ses grands parents, son entourage direct aussi bien que les êtres humains qui sont à l’autre bout du monde, il est prudent de changer quelques unes de nos habitudes quotidiennes : se laver les mains à l’eau chaude régulièrement et éviter les contacts aux premiers symptômes. Chaque contamination évitée en évite des milliers par ricochet. Et évite quelques morts par la même occasion.

 

Cette grippe est banale au niveau individuel et mérite un peu de sang froid. Mais au niveau collectif elle mérite de prendre quelques précautions pour préserver des vies humaines.

14:15 Publié dans Mondialisation | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

mercredi, 01 juillet 2009

Prix des SMS à l'étranger moins chers... sauf en Suisse

Depuis plusieurs années l'Union Européenne met en place des règlements qui interdit aux opérateurs de téléphonie mobile de profiter de la loyauté contrainte de leurs clients pour leur imposer des tarifs outranciers lorsqu'ils sont à l'étranger. Comme pour les retraits d'argents dans les distributeurs il y a quelques années, les prix des SMS, des appels et des téléchargements effectués dans un autre pays de l'Union baisse considérablement à compté d'aujourd'hui.

Les prix des SMS dans un autre pays de l'Union vont être divisé par 5 !!! Le prix des appels va diminuer de 10% par an. Et les prix de téléchargement baissent déjà cette année et baisseront de 20% l'an prochain et l'année suivante.

Voilà l'une des très nombreuses contributions pas très visibles de l'Union à notre quotidien.

Malheureusement les Suisses ne bénéficieront pas de ces avancées... et nous non plus lorsque nous y utiliserons nos portables. Il faudra pour cela que la Suisse adhère à l'Union plutôt que d'en appliquer les règlements.

Certains défendent l'idée que l'Union Européenne reviendrait à une privation de la souveraineté des Etats. Voilà encore un nouvel exemple qui montre que des pays unis peuvent imposer la souveraineté populaire sur les opérateurs télécom, les pays isolés n'ont pas cette souveraineté. Les Suisses et leurs voisins immédiats que nous sommes s'en trouvent pénalisés.

08:38 Publié dans Europe | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

mercredi, 17 juin 2009

Retraite et solidarité entre les générations

L’augmentation de l’espérance de vie et l’abaissement de l’âge de la retraite a augmenté la durée moyenne des retraites de 10 ans environ en 1980 à 21 ans aujourd’hui.

 

La durée de la retraite correspondait à l’époque à un quart de la vie active. Elle correspond aujourd’hui à la moitié.

 

Le constat est simple, clair, incontournable : le système des retraites n’a pas été prévu pour faire face à de tels besoins de financement. On peut argumenter de la gravité du problème en prétextant de la natalité, du chômage des seniors, on peut prétendre que la situation est un peu moins grave en France qu’en Allemagne… mais cela ne change rien au problème de fond.

 

Depuis le premier livre blanc sur les retraites de Michel Rocard en 1991, plus de 12 rapports publics ont donné lieu au même constat. Notre système doit être modifié pour être pérenne. Ne rien changer aujourd’hui conduit à condamner les jeunes d’aujourd’hui à la misère lors de leur vieil âge après les avoir condamné au chômage durant leur jeunesse.

 

Rien n’a été fait, ou presque. La réforme Fillon de 2005 ne change pas grand-chose au problème : les retraites ne sont toujours pas financées. Fillon le reconnaît lui-même.

 

La conséquence de cette inaction est simple :

1)      la modeste reforme Fillon condamne déjà les plus modestes à des niveaux de retraites de 650 euros par mois qui ne permettent pas de vivre décemment,

2)      la pérennité du système des retraites exigera tôt ou tard que cette première réforme soit suivie par d’autres qui condamneront de nouvelles générations de retraités à la misère,

3)      les cotisants actuels cotisent à perte pour un système de retraite dans lequel il ne peuvent avoir aucune confiance.

 

Mathématiquement il n’y a que trois actions possibles sur le système :

1)      augmenter le niveau des cotisations : au risque de pénaliser le pouvoir d’achat des actifs et le coût du travail en France.

2)      baisser le niveau des retraites : au risque de pénaliser le pouvoir d’achat des retraités,

3)      augmenter l’âge de départ en retraite.

 

Il n’y a rien de social à négliger la pérennité du système de retraite. Il n’y a rien de social à condamner à la misère les futurs retraités. Mais gageons que les papy boomers de droite et de gauche, syndiqués, électeurs et encartés, veillerons précieusement à leur propres intérêts de générations en recommandant que les cotisations soient augmentées et que l’âge de départ en retraite ne soit retardé qu’après leur propre départ. Ils refuseront comme ils le font depuis 20 ans les mesures de réduction des retraites ou d’augmentation de l’âge légal qui s’appliqueraient à eux-mêmes. Il serait nouveau et pourtant tellement nécessaire que cette génération devienne soudainement responsable.

 

Augmenter le niveau des cotisations pénalise seulement les actifs d’aujourd’hui. Baisser le niveau des retraites pénalise seulement les retraités d’aujourd’hui. Augmenter l’âge de départ en retraite est équitable si cette augmentation est mise en place rapidement et s’applique à tous – c’est presque déjà trop tard, les papy boomers sont déjà entrain de prendre leur retraite.

 

Dans la réforme Fillon, il y avait une augmentation déguisée de l’âge de départ en retraite. Mais cette augmentation n’entrera en application totale qu’en 2012.

Nous devons revenir à la durée moyenne de retraite instaurée par la réforme de Mitterrand. A l’époque le départ à la retraite à 60 ans signifiait 15 années de retraites. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, l’âge de la retraite peut être repoussé à 66 ans tout en conservant 15 années de retraites en moyenne.

 

Le niveau des retraites doit baisser. Il doit y avoir des niveaux minimums de retraites qui permettent une vie décente. Les 650 euros mensuels sont insuffisants. Pourtant les retraites moyennes doivent baisser. Tout particulièrement les retraites de plus de 1200 euros. La solidarité entre les générations suppose que les leaders de la génération des papy boomers assument leur part de responsabilité dans le désastre du financement des retraites.

 

Il est inévitable que les cotisations augmentent également.

 

Pour autant, il y a aussi d’autres facteurs sur lesquels nous pouvons agir :

1)      une politique de natalité plus active pour améliorer le ratio retraités/actifs. En particulier, les contraintes sur les budgets des familles et sur les solutions de garde pourraient permettre d’améliorer la pyramide des âges et aussi financer les retraites futures.

2)      L’immigration peut aussi aider à améliorer le financement des retraites.

3)      Renforcer l’intégration des seniors sur le marché du travail. Des régulations, des politiques publiques doivent inciter les entreprises à maintenir l’intégration des seniors sur le marché du travail par des missions adaptées à leur expérience et leurs capacités.

4)      Compléter le système par répartition par des compléments par capitalisation. Un système double répartition/capitalisation permet de diversifier les risques et de pérenniser les retraites. Ce type de système qui est actuellement réservé aux salaries (plan d’épargne d’entreprise) et aux fonctionnaires (Préfon), doit être plus systématiquement ouvert à tous.

 

La solidarité entre les générations exige que le système de retraite soit pérennisé. La durée de la retraite doit être stabilisée à 15 années en moyennes comme lors de la réforme de 1981. Ce qui signifie un recul de l’âge légal de départ en retraite à 66 ans.

16:14 Publié dans Dette publique | Commentaires (2) | |  Facebook | |  Imprimer | |