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mardi, 17 novembre 2009

Quand l'extrême gauche ne vote plus à gauche

Les élections genevoises de ces deux derniers mois apporté des enseignements qu'on observe dans les élections françaises aussi.

Le courant de pensée d'extrême gauche à Genève comme en France se divise entre une composante protestataire et une composante gouvernementale. A Genève, ces deux composantes se sont autodétruites : aucune n'a passé le quorum des 7% qui permet d'entrer au Grand Conseil. La même division est à l'oeuvre en France entre le NPA protestataire et le Front de Gauche (PC+Mélenchon) gouvernemental. A Genève comme en France, l'extrême gauche rassemble environ 15% des électeurs. Pour les régionales, le seuil de 5% est plus accessible. Mais la division de l'extrême gauche ne lui permet plus de peser dans une coalition.

Le second enseignement c'est qu'une majorité de l'extrême gauche ne vote plus à gauche. L'extrême gauche a présenté ses propres listes. Une faible proportion de ses électeurs y a ajouté les candidats socialistes et verts. L'extrême gauche ne vote donc plus à gauche. Le NPA le revendique en France, les électeurs d'extrême gauche Genevois l'ont fait dans les urnes. Lorsque la gauche ne vote plus à gauche... on peut s'interroger sur l'existence même de "la gauche".

Depuis plusieurs décennies certains ont voulu organiser la vie politique autour de clan : un clan de droite, un clan de gauche. Des clans hérités de la lutte des classes mais qui ont perdu beaucoup de pertinence depuis la chute du mur de Berlin... et la faillite de Lehman Brothers. Deux événements qui ont boulversé toutes les certitudes des idéologues. La sociale démocratie a évolué... elle s'est éloigné des thèses de l'extrême gauche. Les théories ultra libérales ont prouvé leur échec et fait évoluer aussi les plus idéologues.

Les cris de victoire de l'Entente de droite au détriment de l'Alliance de gauche donnent un dénouement à une mise en scène. Une mise en scène rendue nécessaire par l'incitation électorale aux alliances dont a pâtit le MCG à Genève. Mais la réalité du Gouvernement cantonale est éloigné de cette mise en scène. Selon les sujets, les majorités seront multiples tant au Conseil d'Etat qu'au Grand Conseil : Verts+Radicaux+ Socialiste parfois, Socialiste+Verts+PDC, Verts+Radicaux+PDC souvent, et aussi parfois des majorités traditionnelles autour des clans... mais le plus souvent ce sera l'unanimité de la raison pragramatique comme on a pu l'observer lors des débats.

En France aussi on observe parfois ce type de coalition, mais la politique trop souvent reste dans ce jeu des mises en scène trop simplistes.

Aujourd'hui s'ouvre une nouvelle ère politique. Une ère dans laquelle les coalitions ne se formeront plus autour de ces blocs de la lutte des classes mais sur des convergences de diagnostic entre grands courants de pensée.

09:50 Publié dans Politique nationale | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |