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mardi, 03 mars 2009

Dans une démocratie il y a des parlementaires – pas en France

La démocratie se fonde sur les pouvoirs et les contre-pouvoirs. Les uns comme les autres s'assurent que le pouvoir n'est pas détourné au profit de celui qui l'exerce, ni même d'une caste d'intéressés, mais bien pour servir l'intérêt général du peuple souverain.

Dans les très rares démocraties du monde qui élisent le chef de l'exécutif au suffrage universel direct (Etats-Unis, Brésil, France et quelques Etats Africains), un pouvoir exorbitant est dans les mains d'un seul homme. Le plus souvent cela est contrebalancé par les pouvoirs du parlement. Ainsi aux Etats-Unis, depuis 1992 le Congrès et la Présidence ont été détenus par le même parti seulement la moitié du temps. Même dans ces cas là, l'indépendance d'esprit - et l'indépendance politique des élus - leur a permis de prendre des positions parfois divergentes de leur parti. L'exécutif était sans cesse soumis à un contrôle exigeant du pouvoir parlementaire. Les anglo-saxons appellent cela les « check and balances ».

En France nous concentrons les pouvoirs dans les mains d'une seule personne... mais en plus nos Parlementaires ont jusqu'à présent renoncé à assumer leur mission de contrôle.

Aucun parlementaire n'a été consulté avant l'annonce de la suppression de la publicité sur le service public, sur la suppression de la taxe professionnelle, sur la nomination de M. Peyrol...

Le pouvoir de contrôle devient de plus en plus difficile pour le Parlement lorsqu'ils ont en face d'eux des Ministres marionnettes dont les pouvoirs sont assumes par des Conseillers Ministériels.

Les Hauts Savoyard n'ont plus de Parlementaires pour les représenter a Paris, c'est l'exécutif qui a des Parlementaires pour « vendre » ses politiques en Haute Savoie. Leurs indemnités d'élus récompensent leur soumission, leurs absences, leur passivité et leur silence. Elle devra à l'avenir récompenser leur écoute sur le terrain, leur présence en assemblée, leur indépendance d'esprit, leur courage et leur détermination.

La mission habituelle d'un Parlementaire est d'être sur le terrain, d'écouter les habitants, d'imaginer des solutions, de contrôler l'exécutif pour éviter ses dérives, et d'améliorer la rédaction de la loi. Nos Parlementaires français ont largement abandonné leur rôle. « Tu sais après le centième amendement qui est rejeté, tu finis par te décourager » me confiait un parlementaire de la majorité récemment.

Ils votent des déficits publics toujours plus élevés alors que tous les habitants que j'ai rencontre durant les élections législatives étaient honteux d'apprendre les montants de dettes que nous léguons aux Français de demain.

On peut reprocher au Président de la République ses dérives totalitaires, mais cela revient à constater les dérives de la nature humaine.  Il revient aux Parlementaires de mettre un terme à ces dérives. Les Parlementaires doivent cesser de cumuler des mandats et de déserter le Parlement pour enfin assumer leur mission de contre pouvoir. A charge pour les citoyens de ne plus élire de béni oui oui de l'exécutif mais de vrais parlementaires capables de contrôler l'exécutif, d'écouter les habitants, d'améliorer les lois.

La Présidentialisation du régime s'accentue petit à petit dans tous les partis. Les béni Oui Oui partisans sont à proscrire quelques soient leurs convictions. A charge pour nous citoyens de rendre aux Parlementaires le rôle central qui doit être le leur dans une démocratie. 

08:52 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 28 mai 2007

Le choix entre la poursuite de la monarchie républicaine ou la démocratie

Depuis maintenant plusieurs décennies nous vivons dans un régime de monarchie républicaine. Tout est décidé par le Gouvernement d'en haut sans concertation. Le Parlement est une institution fantoche et soumise. Les députés cumulent des mandats et sont absents de l'Assemblée tellement leur rôle de chambre d'enregistrement est dérisoire. Ils ne se donnent même plus la peine de venir vous écouter (ou font semblant) car de toute façon vos propos n'auront aucune influence sur leurs actes de soutien aveugle ou d'opposition systématique.

Notre République fonctionne comme si le Président de la République en était le souverain. Pourtant dans notre constitution il est rappelé que la souveraineté du peuple est le principe de la République.

J'ai acquis la conviction que cette organisation du pouvoir est la cause même du blocage de notre pays. Lorsque tout vient d'en haut les citoyens ne participent plus (seulement 1 Français sur 200 membres d'un parti politique ou d'un syndicat), les décisions ne correspondent pas aux réalités de terrain, lorque les décisions sont prises elles ne sont pas appliquées car pas partagées (CPE, suppression du lundi de pentecôte) mais surtout et c'est pour moi l'essentiel, les Français se sentent méprisés car ils le sont par leurs élus qui sont aux ordres du pouvoir plutôt que d'être au service des gens.

Dans cette campagne de terrain d'Annemasse à La Roche sur Foron, je rencontre beaucoup de gens qui m'expliquent leurs problèmes. Je n'ai pas toujours des solutions toutes faites à leur proposer, mais je leur accorde mon écoute. Je suis surpris de constater à quel point cette écoute suffit parfois à leur redonner du courage pour affronter leurs épreuves. Mais je prends conscience aussi qu'ils ont été dépourvu de toute écoute de la part de leurs élus nationaux depuis longtemps.

Depuis 1978, il n'y avait dans les circonscriptions de France qu'un candidat officiel de gauche et qu'un candidat officiel de droite. Dans les trois quart des circonscriptions sociologiquement de droite ou sociologiquement de gauche, l'élection était déjà décidée par des négociations de couloirs entre parti avant même que les électeurs ne se soient prononcés. Aussi les élus ont-ils petit à petit accordé plus d'importance à être bien vu des appareils partisans en suivant les consignes pour avoir leur investiture plutôt que d'être au service des électeurs qui de toute façon n'avaient plus de liberté de choix.

Je crois qu'un pays ne peut avancer que s'il rassemble les énergies de chacun. Bernard Bosson nous racontait récemment que lorsqu'il avait été ministre des transports il avait du mettre en place un plan d'économie pour Air France qui était dans une situation dramatique. Il avait préparé avec son cabinet et la direction d'Air France un plan d'économie de 2 milliards de Francs. Le plan avait été rejeté par des manifestations et des violences. Puis il a refait un autre plan avec les salariés. Cette fois les économies se montaient à 5 milliards de Francs et ont été approuvées par référendum. Voilà la force que peut avoir une République où la légitimité vient de la base plutôt que du pouvoir.

Le PS et l'UMP dans cette campagne se réclament de la Majorité ou de l'Opposition face au pouvoir de cette monarchie républicaine. Moi je me réclame d'être au service des Français, car ce sont les Français qui sont les souverains. Je jugerai des lois en fonction de ce que vous me direz de votre expérience à l'aune de mes valeurs européennes, libérales et sociales. C'est dans cet esprit que j'approuverai les lois qui serviront votre avenir et que je rejetterai les lois qui le menaceront comme les déficits publics par exemple.

Je crois que nous devons retrouver le sens même du mot démocratie et rompre avec nos pratiques de monarchie républicaine qui ont conduit la France au blocage dans laquelle elle se trouve. Les Français ont besoin de députés qui les défendent face au pouvoir pas de députés qui défendent le pouvoir face aux Français.

08:25 Publié dans Institutions | Commentaires (33) | |  Facebook | |  Imprimer | |