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vendredi, 19 janvier 2007

Débloquer la France

Candidat aux élections législatives je suis conduit à rencontrer énormément d'électeurs. Tous les soirs je vais à des réunions, des assemblées générales d'association ou des cérémonies de voeux. Les matins je vais sur les marchés ou distribuer mon premier journal de proposition « Portevoix ».

Je rencontre quelques électeurs de gauche et de droite qui me regardent droit dans les yeux, désespérés : « il faut absolument battre... » les uns terminent leur phrase en ajoutant « Ségolène Royale » et les autres « Nicolas Sarkozy ». D'un côté comme de l'autre on sent bien que nombreux ont été les ralliements sans enthousiasme « c'est le/la meilleure candidate pour battre la gauche/la droite ». La motivation principale de ces ralliements de circonstance c'est la haine de l'autre camp plus que l'adhésion à une vision d'avenir pour la France.

Pourtant les cinq années qui viennent de s'écouler ont montrées qu'un parti politique qui pourtant contrôle toutes les institutions : Présidence de la République, Gouvernement, Assemblée nationale, Sénat, Conseil Constitutionnel, CSA.. et tout le reste, est si impuissant qu'il ne peut même pas engager avec succès une réforme aussi anodine que la suppression d'un jour férié. Ne parlons donc pas de la réduction de la dette publique, des retraites, de la crise du chômage ou du logement. Les élections proportionnelles montrent que le PS et l'UMP ne fédère chacun guère plus qu'un électeur sur cinq. C'est à dire un Français sur dix. Un Français ne peut pas imposer des réformes aux 9 autres sans les écouter au préalable. La France est bloquée. Elle le restera tant qu'un parti seul tel que l'UMP ou le PS pensera pouvoir seul réformer la France. Une France en panne avec les roues vers la gauche n'est pas bien différente d'une France en panne avec les roues vers la droite. Nicolas Sarkozy comme Ségolène Royal nous conduisent à laisser la France en panne. L'important c'est de débloquer la France. La débloquer en unissant à nouveau les Français de droite et de gauche, en unissant à nouveau les générations et les Français de toutes origines.

Non il ne faut pas battre Ségolène Royale, mais plutôt comprendre pourquoi ce qu'elle affirme sur la nécessité pour les élus d'être plus proche des citoyens ou ce qu'elle affirme sur « la vie chère » trouve un tel écho parmi les Français. Les 33% de Français qui pensent aujourd'hui voter pour elle, sont sincères et de bonne foi. Ils travaillent, se battent durement, mais ne trouvent pas de juste récompense de leurs efforts. Ils ont le droit d'être entendus.

Non il ne faut pas battre Nicolas Sarkozy, mais plutôt comprendre que son engagement vers l'action, sa volonté de remettre à plat certains archaïsmes de notre société, son ambition que l'Etat assume ses missions régaliennes de sécurité suscite l'adhésion de nombreux Français. Ces Français aussi se battent, tentent de créer des emplois, d'innover ou d'entreprendre. Ils sont souvent découragés par la lourdeur de nos administrations. Ils doivent eux aussi être entendus.

Il faut aussi comprendre pourquoi tant de Français soutiennent aussi Jean-Marie Le Pen pour sa capacité à dénoncer un système de protection social dont certains abusent au détriment de ceux qui en ont réellement besoin. Comprendre qu'un électeur inscrit sur dix a peur d'un monde qui change sans doute trop vite à leur goût.

Nous devons comprendre aussi que l'adhésion suscité par Nicolas Hulot souligne à quel point le développement durable est une question centrale de l'avenir de notre société.

Les Français qui soutiennent ces candidats sont sincères et de bonne foi. Ils doivent être entendus eux qui sont les souverains de ce pays.

Cela ne doit pas nous empêcher de constater que Nicolas Sarkozy n'a pas la stabilité de caractère qui sied à un chef des armées, il n'a pas la capacité de fédérer le pays comme doit le faire un chef d'Etat, que Ségolène Royale n'a pas démontré sa capacité à passer de l'écoute à la synthèse puis aux propositions -elle n'a toujours pas d'avis sur une question pourtant aussi triviale que l'amnistie présidentielle-. De toute évidence Jean-Marie Le Pen n'a pas la capacité de fédérer, gouverner ou construire, seulement celle de dénoncer, critiquer et haïr. Nicolas Hulot n'a guère montré de capacité à être crédible sur les questions de chômage pourtant aussi essentielles que le développement durable. Tous ont empilés les propositions contradictoires qui n'ont pas de financement dans un pays au bord de la faillite.

Alors que faire ? Personnellement j'estime que la seule manière de débloquer la France c'est de sortir de ces querelles stériles qui n'ont d'autre utilité que d'alimenter la polémique pour vendre du papier journal. Pour faire avancer la France, nous devrons à nouveau unir les Français. Nous écouter les uns les autres. Nous entendre sur des objectifs et des principes simples. La lutte contre le chômage doit être la première des priorités du quinquennat qui s'ouvre car c'est la source de beaucoup de nos problèmes : retraites, dette publique, insécurité, logement... La réduction des déficits publics, le développement durable et la crise du logement doivent être les autres axes de travail. Faisons peu, mais pour une fois faisons le bien. La politique ne consiste-t-elle pas à définir les priorités d'action ?

François Bayrou est le seul à pouvoir faire travailler ensemble des gens d'horizon divers. L'UDF est le seul parti qui s'est toujours affranchi de cette division artificielle entre la gauche et la droite. Cessons ce théâtre d'ombre dont plus personne n'est dupe. Non il ne faut pas battre la gauche ou battre la droite, mais faire gagner la France en unissant les Français de droite et les Français de gauch, en unissant à nouveau les générations, en unissant à nouveau les Français de toutes origines.

07:35 Publié dans Politique nationale | Commentaires (1) | |  Facebook | |  Imprimer | |