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lundi, 18 juin 2007

Un an de perdu ? ou cinq ans de perdu ?

Depuis maintenant un an, nous parlons intensément de l'actualité politique. Tellement intensément que cela a fini par être trop. Tellement intensément que les commerçants ont constaté que nous avions oublié de faire autant d'achats que d'habitude.

Et pourtant ? Avons nous vraiment parlé de politique ? Avons nous vraiment fait les choix pour le pays ? Comment assurer notre niveau de vie ? Comment rétablir les équiblibres budgétaires pour que les jeunes d'aujourd'hui n'aient pas à payer nos dettes ? Comment préserver durablement l'environnement ? Comment préserver notre protection social avec tous nos déséquilibres  ? Comment organiser notre démocratie pour que tous les Français en soient partie prenante et pour qu'il soit encore possible de prendre des décisions sur l'avenir de notre pays ? Comment lutter contre les excès de la mondialisation ? Comment organiser l'économie libérale qui est le seul modèle économique de croissance pour qu'il ne détruise pas nos vies ?

Après un an de débat, on aurait pu penser que nous soyons désormais au clair sur ces questions là. Nous aurions pu penser que les Français savaient dans quel direction conduire le pays. Et pourtant il a fallu de 7 petits jours et d'une polémique électorale sur la TVA sociale pour que les Français changent d'avis. En départ pour quelques jours de repos, je suis aujourd'hui à Paris et je vois sur les murs des affiches du parti socialiste : "Le 17 juin votez contre la TVA à 24,6%". Argument simplistissime. Peut on prendre une décision d'un vote qui engage la France pour 5 ans sur une simple mesure aussi extrême fusse t'elle ? Beaucoup l'on fait. A croire que si les législatives avaient eu lieu deux semaines plus tard nous aurions pu être en cohabitation !

Je crois que nous avons passé beaucoup trop de temps à suivre les sondages ou à parler de Cécilia et Nicolas ou encore de François et Ségolène, plutôt que de traiter les questions de fond qui se posent au pays. Les sondages se sont envolés avec le temps, Cécilia et François aussi... mais les problèmes des Français et de la France eux restent entiers.

Durant la campagne, j'ai entendu des Maires me dire 'je ne fais pas de politique dans ma commune', des gens me dire 'je ne parle pas de politique en famille', des employés me dire 'je ne fais pas de politique au travail', des médecins me dire 'je ne fais pas de politique à l'hôpital'. Je crois au contraire que nous devons parler beaucoup plus de politique : pas de la course de chevaux, pas des histoires de coeur mais bien des choix qui concernent l'avenir de notre pays. Cessons de nous laisser infantiliser : un pays ne se redresse pas grâce à un sauveur miraculeux mais bien par la démarche collective d'un peuple uni qui cherche à résoudre ses problèmes. Nul ne peut détenir à lui seul la vérité d'un pays. Nous avons besoin d'apprendre à discuter beaucoup plus de politique dans l'écoute et le respect des opinions divergentes.

Après avoir parlé pendant un an de renouveau politique, nous nous retrouvons aujourd'hui avec une Assemblée nationale qui 1) est à 78% identique à celle que nous avions avant hier et 2) nous nous retrouvons avec une Assemblée demi-nationale puisqu'elle ne représente que la moitié des courants de pensée français et que les députés n'ont jamais été élu avec si peu de voix. Le débat publique n'aura plus lieu dans ce qui devrait être le temple de la démocratie mais risque d'avoir lieu dans la rue. Les électeurs ont tellement voté sur les étiquettes que les députés devront être aux ordres de leur appareil partisan. Au moindre écart de parole, on leur rappellera que dans la première circonscription de l'Isère les électeurs ont préféré voter pour un repris de justice soutenu par l'UMP que pour un député UMP sortant qui avait fait son travail. Non seulement la moitié de la France n'est pas représentée à l'Assemblée mais en plus celle qui y est représenté sera privée de liberté de parole.

Nous assistons d'ailleurs déjà à la reprise du grand théatre : l'UMP défend la TVA sociale, le PS s'y oppose bien que beaucoup au PS y soient favorable... alors que chacun devrait contribuer à améliorer la proposition faite par le Gouvernement. Les uns et les autres défendent leurs intérêts partisans plutôt que de défendre les intérêts des Français. Les délocalisations et la perte de compétitivité de la France elle peut bien se poursuivre sous l'effet de lois mals ficelées parce que les socialistes n'y auront pas contribué et les UMP auront tout approuvé le doigt sur la couture du pantalon.

Enfin un dernier mot sur la "nouvelle" du jour : Ségolène Royal et François Hollande se séparent. Je suis frappé que cette pseudo "nouvelle" face la une de l'actualité. Pour moi ce n'est pas une information qui concerne les Français et leur avenir. Ca aurait à la rigueur pu en être une le lendemain du meeting électoral durant lequel ils se sont affichés ensemble il y a tout juste quelques semaines. Je suis assez affligé que cela face la une de l'actualité. Mais ce qui m'afflige encore plus c'est que les journalistes qui estiment que c'est une information ne l'ai pas sorti plus tôt. S'ils estiment que c'est une information alors il fallait la vérifier lorsque c'était une rumeur.. et pas attendre pour la diffuser que les intéressés l'annoncent. Et tous ceux qui estimaient que ce n'était pas une information la passe en boucle dans un comportement moutonier dérisoire. Les journalistes en France en 2007 ne sont plus des découvreurs d'information mais de simples relais de communication qui se laissent décidément bien manipulés.

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