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vendredi, 13 septembre 2013

St-Julien-en-Genevois : l'histoire d'une ville qui a grandi trop vite

Vous trouverez ci-dessous une présentation des résultats de notre enquête sur l'urbanisme à St-Julien-en-Genevois. Ces résultats sont riches d'enseignements, je vous les laisse les découvrir par vous même.

De manière plus générale, cette enquête révèle que St Julien-en-Genevois est une ville qui a grandi trop vite. De petit bourg d'un peu plus de 3000 habitants il y a 40 ans, elle est devenue à marche forcée une ville de 12 000 habitants qui sert un territoire de près de 50 000 âmes. Une croissance deux fois plus rapide que la croissance fulgurante de la population mondiale depuis 40 ans.

Mais voilà, une ville a besoin d'organes dont un bourg n'avait pas forcément besoin. La croissance de la ville a été si rapide que ces organes ne se sont pas développés tout seul :

1) un cœur de ville pour que la ville soit conviviale et agréable à vivre,

2) des artères piétonnières et cyclables pour que la circulation soit fluide,

3) des poumons verts dans les quartiers pour que la ville puisse respirer,

4) une mémoire pour que la ville puisse préserver son histoire et son identité.

Cette enquête montre également que la ville a besoin d'une municipalité qui ait des oreilles pour écouter.

 

Vous trouverez ci-dessous un diaporama avec un commentaire oral (ouvrir le document avec Powerpoint et lancer le diaporama pour avoir les commentaires)

présentation questionnaire diaporama.ppsx

Ou la présentation sans le son :

présentation questionnaire.pptx

lundi, 12 août 2013

Un urbanisme qui détruit le cadre de vie des St Juliennois

(vous trouverez ci-dessous en avant première le texte qui sera publié dans le bulletin municipal du mois de septembre pour le groupe Mieux Vivre à St Julien)

La municipalité a arrêté un projet de Plan Local d’Urbanisme (PLU) à la va vite lors de la séance du 18 avril. Depuis l’annulation du précédent PLU il y a 2 ans, la municipalité aurait pourtant eu le temps de faire un travail de qualité de concertation et de débat.

La question de l’urbanisme préoccupe les St Juliennois. Chacun constate la multiplication des constructions, la disparition des derniers espaces libres ou encore les embouteillages qui s’aggravent. Les parents d’élèves sont inquiets des conditions d’accueil de leurs enfants dès septembre alors que 400 logements auront été livrés à Chabloux d’ici la fin de l’année. Pendant ce temps là, le projet de nouvelle école dans le quartier est encore au point zéro. De manière générale, ce rythme exponentiel de constructions dégrade rapidement la qualité de vie des habitants. Durant ce conseil municipal, nous avons dénoncé cet urbanisme mal maitrisé et mal pensé.

Nous avons dénoncé particulièrement plusieurs points contestables :

1) La destruction des terres agricoles dans les hameaux. En particulier Thairy, Norcier et surtout Cervonnex. Ce sont plus de 10 ha de terres agricoles qui auront été détruits par la municipalité si ce PLU était adopté en l’état. A ce rythme, notre génération est en train de sacrifier les paysages de qualité qui nous ont été transmis. Au moment où les exploitants ont besoin d’investir, ils ont besoin du soutien de toute une ville pour préserver durablement les espaces agricoles. L’urbanisation d’une parcelle à Norcier est particulièrement choquante vu sa situation éloignée des réseaux de transport et la forte implication de membres de la famille lors des dernières élections municipales.

2) Les derniers espaces libres en ville sont sacrifiés : en particulier l’espace libre situé derrière le nouveau parking à côté de la résidence de Chabloux. Nous pensons au contraire que la densification de la ville doit impérativement s’accompagner d’espaces naturels, de parcs et de jardins dans les quartiers.

3) Nous pensons que les espaces verts dans les copropriétés sont insuffisants pour que les enfants puissent jouer et grandir correctement.

4) Des cheminements piétonniers et cyclistes insuffisants : l’amélioration de la mobilité dans la commune impose pourtant de promouvoir rapidement les déplacements à pieds et à vélo.

Enfin, nous contestons également la méthode. Les réunions, dites de concertation, ont surtout été des réunions d’information. Pourtant même l’information y était très partielle, approximative et générale. Nous avons été stupéfaits d’entendre l’arrogance d’une adjointe affirmant qu’il n’était pas possible de consulter les habitants de peur qu’ils ne s’expriment que sur des considérations patrimoniales plutôt que d’urbanisme. Nous pensons au contraire que les habitants doivent être associés à ces décisions qui concernent leur cadre de vie.

Même les conseillers municipaux n’ont été informé du projet de PLU que deux semaines avant son arrêt. La réunion ayant été convoquée en urgence la semaine de pâques, seulement quelques uns d’entre nous ont pu se libérer pour y participer. Pourquoi une telle précipitation ? Simplement parce que le nouveau PLU étant incompatible avec le nouveau Schéma de Cohérence Territoriale de la communauté de communes, la majorité devait rapidement l’adopter avant qu’il ne devienne illégal. Toute la procédure devra donc être reprise à zéro dans les mois qui suivront son adoption. Cette précipitation est une entrave au travail constructif de la minorité qui détériore la qualité du travail au service des habitants. Elle prive les habitants d’un examen transparent et approfondit du PLU.

Parce que ce PLU ne prend pas en compte vos préoccupations d’amélioration du cadre de vie et devra être mis en compatibilité avec le SCOT dès qu’il sera adopté, notre groupe s’est opposé au projet d’urbanisme de la majorité municipale par 6 voix CONTRE et 2 ABSTENTIONS.

12:09 | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

vendredi, 10 décembre 2010

De l’indépendance de l’Escalade à l’interdépendance du Genevois franco-suisse

(Texte paru jeudi 9 décembre 2010 dans la Tribune de Genève)

Des milliers de Savoyards cassent des marmites avec leurs collègues et voisins. Bien sûr il s’agit surtout de chocolat et de pétards, résidus conviviaux des combats d’antan.

Ils fêtent l’Escalade comme leurs aïeux venus en nombre le 13 décembre 1602 fêter la victoire de leurs cousins, clients et fournisseurs sur les mercenaires du duc de Turin. Henri IV aussi s’était réjoui de la victoire de la capitale protestante sur le duc de Savoie allié de son ennemi le roi d’Espagne.

D’ailleurs, dix des dix-huit héros de l’Escalade étaient des « secundos » huguenots de France et d’Italie. La mère Royaume elle-même était du « 69 ». Les dirigeants du MCG, nouveaux venus dans notre région, aiment ignorer que notre agglomération est binationale plus que transfrontalière. De part et d’autre, les Genevois de longue date ont des ancêtres des deux côtés des combats de 1602. Les doubles nationaux sont déjà très nombreux. Ils seront majoritaires dans trois générations.

Plus que la victoire des uns sur les autres, l’Escalade est avant tout la victoire de l’indépendance sur la loi imposée par la force des armes.

Cette indépendance nous a permis de construire notre prospérité dans les interstices des incohérences législatives de nos pays. Nous avons créé quantité d’emplois, construit pléthore de logements, fait chaque semaine des économies sur nos « commissions » en bénéficiant à chaque fois de la législation la plus favorable de nos deux pays.

Mais nous arrivons à la limite de ce système de l’indépendance héritée de l’Escalade. Nos politiques mal coordonnées conduisent à des aberrations : la croissance économique mal maitrisée génère un étalement urbain dans le Genevois français qui dégrade durablement notre mobilité. Dans une sorte d’Escalade inversée, Genève impose au Genevois français de loger sa jeunesse qui y représente désormais les deux tiers de la croissance démographique. Genève a l’incohérence d’avoir une politique économique expansive qui rivalise avec Singapour et une politique du logement restrictive qui rivalise avec le Gros de Vaud. A charge pour le Genevois français d’en subir les nuisances. La campagne genevoise et les communes résidentielles se sont transformées en aires d’autoroute à force de refuser les logements.

L’indépendance de l’Escalade a fait place à l’interdépendance entre Genève et le Genevois. Les conditions de vie des infirmières, policiers et maçons du Genevois français, dépend du nombre de logements construits à Genève. Réciproquement, la mobilité à Genève dépend non seulement du nombre de logements à proximité des bus et des entreprises, mais de plus en plus aussi du nombre de bus transfrontaliers.

Gérer cette interdépendance est compliqué. Cela nécessite une compréhension mutuelle qui soit dans l’esprit du traité de paix de St-Julien du 21 juillet 1603 plutôt que de l’Escalade.

jeudi, 02 décembre 2010

7619 visiteurs uniques en novembre, merci de votre fidélité

Ce mois-ci vous avez été 7619 visiteurs pour 706 visites par jour sur les deux blogs Portevoix (www.vive-saint-julien-en-genevois.fr et portevoix.blog.tdg.ch). Chaque visiteur vient en moyenne 2,8 fois par mois sur le site et y consulte 2,7 pages. Au total ce sont 57148 pages qui ont été vues durant le mois.

Cette augmentation du trafic s'explique notamment par la distribution du journal Portevoix à 15'000 exemplaires aux habitants du canton de Saint-Julien-en-Genevois dans les boites aux lettres. Si vous ne l'avez pas encore lu, vous pouvez le télécharger en cliquant ici.

(Vous pouvez cliquer sur le graphique pour l'aggrandir)

Stat blog novembre 2010.JPG

 

 

 

 

 

Pour rappel les notes du mois de novembre :

Logements : les deux premiers partis genevois...

mardi, 30 novembre 2010

Les Troinésiens choisissent les voitures plutôt...

dimanche, 28 novembre 2010

David Hiler (Verts) et Pierre-François Unger...

dimanche, 28 novembre 2010 | Commentaires (1)

Compte rendu du Conseil Municipal de St Julien...

vendredi, 26 novembre 2010

Résidents Genevois, salariés en euros,...

jeudi, 25 novembre 2010

Pénurie de logements : la moitié des logements...

mercredi, 24 novembre 2010

Proportion de Genevois dans la croissance...

mardi, 23 novembre 2010

Chômage : l’échec de la politique économique...

lundi, 22 novembre 2010

Ordre du jour du Conseil Municipal de St Julien...

lundi, 22 novembre 2010 | Commentaires (6)

Préservons la qualité de vie du Genevois...

mercredi, 17 novembre 2010

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lundi, 15 novembre 2010

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samedi, 13 novembre 2010 | Commentaires (4)

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vendredi, 12 novembre 2010

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lundi, 08 novembre 2010

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vendredi, 05 novembre 2010 | Commentaires (1)

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jeudi, 04 novembre 2010 | Commentaires (1)

358 000 habitants supplémentaires en 2030 au...

mardi, 02 novembre 2010

552 visiteurs par jour au mois d’octobre, merci...

mardi, 02 novembre 2010

Un projet politique pour les habitants plutôt...

lundi, 01 novembre 2010

lundi, 05 novembre 2007

le rôle du Maire (2/2) : un chef d'équipe

Saint-Julien-en-Genevois 

Ma conception du rôle du maire est très très différente de la conception autoritariste qui prévaut trop souvent en France.

Je pense que le Maire doit être avant tout un chef d'équipe au service d'une vision de la ville.

Il ne revient pas au Maire de définir la politique culturelle de la ville, mais à l'adjoint en charge de la culture. Il ne revient pas plus au Maire de définir la politique sportive. Si je prends ces deux exemples précis c'est que je pense précisément que le succès de l'équipe de Saint-Julien-en-Genevois dans le domaine de la culture et l'échec dans le domaine du sport tient précisément au fait que la politique de la culture a été définie par l'adjointe en question. Ce n'est pas le cas de la politique sportive, qui n'a d'ailleurs pas été définie du tout. Un adjoint est d'autant plus efficace qu'il agit pour ce en quoi il croit. Le rôle du Maire est d'aider et de soutenir les adjoints avec l'aide de l'ensemble de l'équipe municipale.

En revanche, il appartient au Maire de déterminer la politique d'ensemble de la commune : quels vont être les secteurs prioritaires ? sur quels objectifs communs les différents adjoints doivent contribuer ?

Il appartient également au Maire d'être toujours à l'écoute des habitants. De constamment renouveller cette capacité d'écoute. Combien d'élus croient avoir compris leurs administrés... pour s'apercevoir un peu trop tard que ceux-ci ont changé ? A Saint Julien en Genevois il y a près de 1300 électeurs supplémentaires depuis les dernières municipales, exactement autant que le nombre de voix obtenues par le Maire élu en 2001. Lorsqu'un électeur sur deux change en 6 ans, on ne peut pas avoir compris une bonne fois pour toute les préoccupations des habitants. Il faut savoir se remettre en question chaque jour.

Il appartient au Maire de motiver son équipe : chacun des Conseillers municipaux a une fonction importante à remplir. Il est le relais entre une partie de la population et le Conseil Municipal. Le Maire doit s'assurer que chacun est écouté.

Enfin, le Maire doit préparer sa succession dès le premier jour. C'est même là, sa plus grande contribution possible. Une équipe efficace et en ordre de marche est le plus beau leg qu'un Maire puisse faire à sa commune. Trop de Maire se croient irremplaçables et condamnent leur municipalité à des querelles de succession dont les habitants seront les premières victimes.

Il faut avoir une longue expérience du travail en équipe pour faire un bon Maire.

07:40 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (6) | |  Facebook | |  Imprimer | |

vendredi, 02 novembre 2007

Le rôle du Maire (1/2) : le Maire n’est pas un roitelet

Saint-Julien-en-Genevois 

Au cours de mon long engagement politique et de mes différentes campagnes, j’ai assisté à des conseils municipaux dans près d’une trentaine de communes.

C’est toujours intéressant pour comprendre des problèmes d’une commune, mais aussi très instructif sur la dynamique de l’équipe municipale et de son maire. Pour simplifier les choses, il y a deux extrêmes : le Maire démocrate et participatif et le Maire autoritaire.

Le Maire démocrate favorise le débat au sein de l’équipe municipal. Tout le monde n’est pas toujours d’accord. On discute, on améliore et on décide. Des modestes et trop rares observations que j’ai pu faire, les Maires de Jonzier Epagny et de Savigny sont des Maires démocrates.

A l’extrême opposé, il y a le Maire autoritaire. Lors des Conseils municipaux du Maire autoritaire le Maire monopolise la parole. Il daigne parfois la donner à des adjoints mais seulement pour lire mot à mot des textes validés à l’avance par le Maire. Et comme si cela ne suffisait pas, le Maire introduit et conclut chacune des interventions de ses adjoints. Dans ce registre, Robert Borrel, Maire d’Annemasse, est le Maire le plus autoritaire qu’il m’ait été donné d’observer.

Le mode de scrutin par liste ou par panachage explique une partie de cette différence. Le débat a parfois lieu en privé hors du Conseil municipal. Mais souvent il n’y a pas du tout de débat. Le Maire décide de tout unilatéralement. Il y a un moyen très simple de différencier les Maires autoritaires des Maires démocrates : l’absentéisme en fin de mandat est encore plus important dans les équipes des Maires autoritaires. A quoi bon passer 6 ans à voter des délibérations comme des moutons. L’absentéisme de l’équipe de Saint-Julien-en-Genevois en cette fin de mandat, révèle à quel point les Conseillers Municipaux savent que leur point de vue n’est pas pris en compte.

Tous les modèles d’efficacité de groupe ont toujours démontré que la décision prise en équipe suite à un débat est toujours plus juste et plus efficace que la décision prise par une seule personne.

Récemment Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la politique de la Ville, a sévèrement critiqué le gouvernement pour l’amendement ADN. Le premier ministre lui a confirmé sa confiance. A l’opposé, lorsque Roger Vioud, adjoint à Annemasse, dit ce qu’il pense et se permet d’émettre un début d’autocritique, ses délégations lui sont retirées. Même le Gouvernement de Nicolas Sarkozy peut donner des leçons de démocratie à l’équipe de Robert Borrel.

Notre pays compte trop de Maires qui se prennent pour des roitelets. Des Maires qui restent trop longtemps en place et perdent pieds avec la réalité. Plus le temps passent plus ils font du débat public une affaire personnelle plutôt qu’un échange pour améliorer la vie quotidienne des gens qu’ils doivent servir.

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jeudi, 25 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (9) : juger

Saint-Julien-en-Genevois

En jugeant, je me suis aperçu de la manière que j'avais de juger.

Au début du procès le juré fait le serment de veiller à l'égal intérêt de la victime, de l'accusé et de la société. La peine doit être liée aux actes mais aussi à la personnalité de l'accusé.

Pour ma part, il y avait deux éléments essentiels dans ma manière de juger : le premier est une évidence, les faits. La gravité des faits détermine l'ordre de grandeur de la peine. Mais pour moi il y a un élément au moins aussi important : à quel point l'accusé a t'il pris conscience de la gravité des faits, à quel point il est près à faire face à cet aspect de sa personnalité pour le corriger.

Il ne s'agit pas de constater si l'accusé présente des excuses : il le fait presque toujours et il a un tel intérêt à le faire devant ses jurés qu'on ne peut pas prendre cela pour argent comptant. Le système de défense de l'accusé montre à quel point il cherche à s'exonérer des faits ou s'il assume pleinement sa responsabilité. Son attitude durant le procès, ses réactions aux audiences.. sont autant d'indices intangibles mais bien réels qui permettent d'évaluer à quel point l'accusé fait face à ses responsabilités. S'il ne fait pas face à ses responsabilités, il me semble qu'il est du devoir du juré de l'y contraindre d'autant plus par le quantum de la peine. A l'opposé, ma nature me rend plus clément pour les accusés qui assument leurs responsabilités et prennent conscience de la gravité de leurs actes.

Ces indices là ne sont absolument pas retranscris dans les comptes rendus des journaux. Ils ont été pour moi essentiels dans la détermination de la peine.

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mercredi, 24 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (8) : le criminel

Saint-Julien-en-Genevois 

Dans les 4 affaires que j'ai été amené à juger, il y a un point commun. Le criminel et la victime se connaissent. Ils sont familiers l'un de l'autre.

Les habitudes héritées des temps des cavernes nous conduisent à avoir des réflexes intuitifs qui nous incitent à nous méfier de gens que l'on ne connait pas. Réflexe sage : il est plus prudent de connaitre avant de faire confiance. Ces réflexes sont tellement ancrés dans notre manière d'être que cela en devient une seconde nature presque inconsciente.

Cette manière de procéder avait beaucoup de sens dans des temps anciens des cavernes, du moyen âge ou tout simplement il y a quelques décennies. Ce comportement a encore un peu de raison d'être. Mais pour autant, la méfiance généralisée de ceux qu'on ne connait pas se justifie de moins en moins dans un monde civilisé et policé. Dans plus de la moitié des cas et dans toutes les affaires que j'ai contribué à juger, les criminels faisaient parti de l'entourage immédiat de la victime.

On se sent sans doute plus en sécurité chez soi que dans des quartiers pudiquement dits difficiles, pourtant la froide statistique nous enseigne que c'est plutôt à la maison que les crimes se commettent. Voilà une réalité simple pourtant bien éloignée des discours xénophobes des populistes récemment élus tant en France qu'en Suisse.

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mardi, 23 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (7) : l'écoute

Saint-Julien-en-Genevois

Une autre des choses qui m'a frappé lors de ces affaires aux assises c'est le peu d'écoute de l'entourage et de la société. Difficile d'expliquer ce point sans être plus spécifique sur les affaires, et comme je ne souhaite pas parler des affaires jugées durant cette session d'assises, je prendrai l'exemple de l'affaire des époux Courjault. Les époux Courjault c'est ce fameux couple d'expatriés en Corée du Sud accusé d'avoir congelé leurs bébés.

Le fait que l'entourage de Mme Courjault n'ai rien remarqué de sa grossesse est en soi un phénomène médical et physique étonnant. Mais au delà de l'absence de signes physiques de la grossesse, c'est un phénomène humain incroyable. Lorsque l'entourage est réellement à l'écoute, lorsque nous sommes attentifs et respectueux les uns des autres il devient non seulement inutile mais aussi difficile de se cacher des faits aussi importants qu'une grossesse pendant un neuf longs mois. Comment dans notre société pouvons nous faire aussi peu attention les uns et aux autres pour que des grossesses puissent être dissimulées au sein même des familles ?

Dans un excellente édito du Monde quelques jours après l'extradition des époux Courjault un journaliste relevait que l'ensemble de la société française n'avait pas voulu voir cette grossesse. Lorsque l'enquête a commencé, les médias et l'opinion publique ont mis ces accusations sur le compte des erreurs grossières de la police sud coréenne. Malgré les preuves et les élements à charge, la société française refusait d'admettre l'évidence de la grossesse de Mme Courjault et des infanticides. Nous refusions d'écouter.

On peut aussi se référer aux nombreux décès de personnes âgées durant la canicule pour trouver d'autres exemples de ce manque d'écoute au sein même des familles.

Ce manque d'écoute est généralisé dans la société : dans les familles, en politique, dans les entreprises également. Dans notre société de communication, il est paradoxal de constater cette déficience de l'écoute.. jusque dans l'intimité des foyers. Notre société ne pourra avancer à nouveau que si nous réapprenons à nous écouter et à faire attention les uns aux autres.

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vendredi, 19 octobre 2007

Juré à la cour d'assise de Haute Savoie (5) : le pouvoir de dire non

 Saint-Julien-en-Genevois

Certains des faits jugés, résultent de l'effet de groupe. L'individu pour préserver son appartenance à un groupe se révèle incapable de dire "non" et d'arréter la machine "sociale" qui court vers le drame.

Ce phénomène a été beaucoup décripté par des auteurs Allemands de l'après guerre au sujet de la montée du nazisme. Heinrich Böll avait décrit ce phénomène comme un peuple qui monte dans un tram. Le tram avance, puis roule de plus en plus vite.. et à un moment il finit par aller trop vite pour que quiquonque puisse redescendre du tram. Ce phénomène de groupe explique certains des crimes que nous avons dû juger.

Je songe aux très nombreuses décisions publiques de masses qui sont prises en ce moment sous la houlette d'une presse uniforme qui a perdu la diversité des opinions sous l'effet de la concentration du capital des médias entre quelques propriétaires.

Je me méfie comme de la peste des pensées de masse, trop évidentes et unanimement partagées pour être vraies. Cette expérience de cour d'assises me conduit à continuer dans cette voie là.

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