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jeudi, 08 février 2007

Le vote utile et les moutons de panurge

Dans tout groupe humain y compris une nation une décision collective peut être intelligente ou stupide selon la manière dont elle est prise.

Lorsque dans un groupe chacun se rallie à la dernière mode, adopte un point de vue par mimétisme plutôt que par conviction personnelle, on peut arriver aux pires décisions : on donne au groupe la puissance d'action du groupe sans lui donner la puissance de l'intelligence collective. Souvent, les dictateurs prennent le pouvoir par ces phénomènes de groupes, alors que les individus abandonnent tout esprit critique. On observe parfois les dérives affligeantes de ces effets de masse lors de grands rassemblements – comme les matches de foot en Italie récemment.

A l'opposé un groupe peut devenir beaucoup plus intelligent que la somme des intelligences individuelles. Pour cela il faut que chacun énonce un point de vue personnel et que les autres l'écoutent avec respect. Il émerge alors plusieurs vérités différentes. A charge pour le groupe de trouver une nouvelle manière de répondre au problème qui satisfasse aux différents points de vue énoncés.

Petit exemple pratique : un couple souhaite repeindre son salon, la femme souhaite le peindre en jaune, le mari en bleu. Ils peuvent se quereller sans cesse à essayer d'imposer leur point de vue sur l'autre (tout parallèle avec les affrontements PS/UMP ne serait que fortuit). Ils peuvent également décider de trouver un mauvais compromis comme peindre le salon en vert fluo (tout parallèle avec l'UDF ancienne formule ne serait que fortuit). Ou encore, ils peuvent essayer de comprendre que le mari veut une couleur bleue parce qu'il veut une couleur naturelle et que la femme souhaite le jaune parce qu'elle veut une couleur vive. Ils pourront alors décider ensemble de peindre leur salon en Terra cota couleur à la fois vive et naturelle qui satisfait chacun.

Mais pour en arriver là il faut a) que chacun énonce un point de vue personnel et b) écoute ceux qui n'ont pas le même point de vue.

Personnellement j'ai quelques doutes sur l'authenticité d'une partie significative des soutiens à Nicolas Sarkozy et à Ségolène Royal. J'ai beaucoup entendu sur le terrain : « il/elle n'est pas terrible mais c'est le/la seul(e) qui peut la/le battre ». Cela n'est pas une conviction personnelle mais simplement une soumission à une opinion ambiante inspirée par des sondages qui ne font que mesurer les opinions des autres. Il ne faut certainement pas généraliser cela - nombreux aussi sont les soutiens sincères fondés sur une conviction bien personnelle. Mais dans notre département par exemple, je suis étonné de constater le manque d'esprit critique de responsables UMP qui tressent des louanges à celui qu'ils dénonçaient il y a encore quelques semaines. Au PS combien de militants ont voté pour Ségolène Royal simplement sur la base de sondages qui mesurent le point de vue des autres plutôt que de se faire un point de vue propre et personnel ?

On va bientôt nous ressortir la rengaine du vote utile pour essayer de nous imposer le point de vue des autres aux detriment de nos convictions personnelles. Mais les Français sont des souverains pas des moutons de panurge.

Lors des élections présidentielles de 2002 près des deux tiers des Français avaient malheureusement voté pour un candidat dont ils ne souhaitaient pas la victoire.

Je pense que le seul vote utile c'est le vote de conviction : de tout simplement voter pour la personne que l'on souhaite voir devenir Président de notre République.

Personnellement le 22 avril et si les Français le permettent le 6 mai aussi, je voterai pour François Bayrou.

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dimanche, 03 décembre 2006

Signatures, LO, LCR, FN, signatures et démocratie

Les candidats à l'élection Présidentielle doivent recueillir 500 signatures d'élus pour pouvoir se présenter. Ce système a été prévu par la loi pour éviter les candidatures fantaisistes.

Les Maires sont placés face à un dilemne de conscience : permettre à des extrémistes nuisibles à la France d'être candidats ou au contraire, interdire des mouvements qui représentent une partie importante des Français de pouvoir être présent lors de cette élection.

La liberté d'expression est un principe fondamental de toute démocratie. Mais une élection Présidentielle n'est pas une opération de communication mais bien l'élection du premier élu de France. Les extrêmes n'ont aucune capacité à être élu lors de cette élection - le second tour de 2002 nous l'a prouvé. L'enjeu pour ces formations extrémistes n'est donc pas d'élire un des leurs à la Présidence, mais bien de pouvoir s'exprimer. En République c'est au Parlement qu'on s'exprime pas dans une élection Présidentielle.

Personnellement, si j'étais Maire, je me batterai pour que ces mouvements soient représentés au Parlement par l'introduction d'une part de proportionnelle -comme prévu dans le programme de l'UDF- mais je refuserai d'accorder ma signature à des mouvements dont les positions et les actions montrent qu'ils ne souhaitent pas écouter et rassembler une majorité des Français.

10:27 Publié dans Politique nationale | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |