Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 24 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (8) : le criminel

Saint-Julien-en-Genevois 

Dans les 4 affaires que j'ai été amené à juger, il y a un point commun. Le criminel et la victime se connaissent. Ils sont familiers l'un de l'autre.

Les habitudes héritées des temps des cavernes nous conduisent à avoir des réflexes intuitifs qui nous incitent à nous méfier de gens que l'on ne connait pas. Réflexe sage : il est plus prudent de connaitre avant de faire confiance. Ces réflexes sont tellement ancrés dans notre manière d'être que cela en devient une seconde nature presque inconsciente.

Cette manière de procéder avait beaucoup de sens dans des temps anciens des cavernes, du moyen âge ou tout simplement il y a quelques décennies. Ce comportement a encore un peu de raison d'être. Mais pour autant, la méfiance généralisée de ceux qu'on ne connait pas se justifie de moins en moins dans un monde civilisé et policé. Dans plus de la moitié des cas et dans toutes les affaires que j'ai contribué à juger, les criminels faisaient parti de l'entourage immédiat de la victime.

On se sent sans doute plus en sécurité chez soi que dans des quartiers pudiquement dits difficiles, pourtant la froide statistique nous enseigne que c'est plutôt à la maison que les crimes se commettent. Voilà une réalité simple pourtant bien éloignée des discours xénophobes des populistes récemment élus tant en France qu'en Suisse.

08:55 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (2) | |  Facebook | |  Imprimer | |

mercredi, 18 octobre 2006

Augmenter le pouvoir d'achat des Français en réduisant les coûts du logement

medium_logement.jpgAu cours des dernières années, les prix du logement ont doublé. Alors que les Français consacrait une part toujours plus importante de leur budget à leur logement, leur pouvoir d'achat s'est considérablement réduit. Tout particulièrement pour les jeunes et les non propriétaires.

Même si le marché se stabilise et baissera dans les années à venir. Les niveaux atteints sont intenables sur le long terme. Ces prix du logement divisent la France entre les rentiers propriétaires et les autres. Ces prix condamnent toute une génération à un exode juvénile. On voit apparaitre toute une population de sans domicile proches qui passent des heures dans les transports. Ces prix nuisent aussi au développement de l'emploi et de l'activité puisque les personnes peu qualifiées ne peuvent plus se loger.

Pour réduire le coût de l'immobilier il faut intervenir sur tous les leviers : le coût du terrain, le coût des matériaux, le coût de la main d'oeuvre, mais aussi les coûts administratifs.

Les prix des terrains constructibles correspondent à un équilibre entre l'offre et la demande. En s'assurant qu'il y a des terrains pour construire suffisament de logement on pourra réduire le coût des terrains. Aujourd'hui l'agglomération de Genève accueille 2% de population supplémentaire chaque année. Faisons en sorte qu'il y ait suffisament de terrain constructible pour construire les logements nécessaires. Faute de quoi ce sont les populations les plus faibles qui devront partir. En taxant les terrains constructibles non construit on peut aussi s'assurer d'une urbanisation mieux maîtrisée.

Le coût des matériaux compte aussi. Le nombre de carrières doit permettre de disposer de suffisament de matériaux de construction. Mais aussi la diversité des intervenants. Il y a trop peu d'entreprises de matériaux dans l'agglomération pour s'assurer d'une concurrence saine et loyale.

Le coût de la main d'oeuvre est aussi lié au coût du logement. Nos logements chers ne permettent pas aux travailleurs du batiment de résider dans nos villes. Il faut rompre ce cercle vicieux par les deux premièrs champs d'action pour réduire aussi le coût de la main d'oeuvre en augmentant leur pouvoir d'achat par des logements moins chers.

Enfin les coûts administratifs : délais d'autorisation et délais d'opposition. Le droit de contrôler et de s'opposer est important mais n'en abusons pas. Celà est particulièrement inquiétant dans le canton de Genève. Les oppositions incessante incitent les promoteurs à construire dans le canton de Vaud plutôt qu'à Genève. La conséquence ce sont des logement plus chers pour tous dans toute l'agglomération (y compris en France) et plus d'embouteillages.

Enfin, tout celà doit se faire dans le cadre d'un urbanisme maîtrisé. Nous devons construire suffisament de logement pour la population mais nous devons le faire de manière qualitative et ordonnée.

Réduire les coûts du logement pour augmenter le pouvoir d'achat des gens nécessite d'agir sur tous les leviers et au niveau d'un bassin d'activité.

lundi, 16 octobre 2006

La République des Papy Boomers par les Papy Boomers pour les Papy Boomers

medium_diversite.jpgLe principe de la République est la République du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple. Ce principe permet à chacun d'être co-responsable de notre avenir commun. Pourtant, au fil des décennies nous nous en sommes de plus en plus éloignés. Le pouvoir est désormais exercé par une caste de plus en plus réduite : les Papy Boomers, hommes et blancs.

Celà n'a pas été toujours le cas. C'est même relativement nouveau : en 1981, 20% des députés élus avaient moins de 40 ans, ils sont moins de 2% aujourd'hui. Renouvellement est d'ailleurs un bien grand mot car l'année de naissance moyenne des députés élus en 2002 est la même que l'année de naissance moyenne des députés élus en 1997 ! On peut d'ailleurs l'observer dans notre agglomération où de nombreux Maires, Conseillers Généraux et le Député sont élus sans discontinué depuis 30 ans : à l'époque ils avaient eux même 30 ans. Pourtant sur les 49 maires de la circonscription aucun n'a 30 ans aujourd'hui. Pas plus que dans le reste de la France où seulement 5% des Maires ont moins de 40 ans alors que les moins de 40 ans représentent la moitié de la population Française. De la même manière la France est le 23ième pays Européen sur 25 lorsqu'on les classes par l'âge moyen de leur député Européen.

Tout celà ne serait pas très important si cette génération d'élu était capable du haut de ses 60 ans de comprendre l'ensemble des problèmes de la France. Mais lorsqu'on regarde les grandes décisions publiques on ne peut que constater que cette génération gère la France au plus près de ses propres intérêts. Inconsciemment sans doute. Ainsi les déficits publics s'accumulent : ce seront les générations suivantes d'actifs qui devront rembourser une dette publique d'environ 80 000 euros par foyer. La réforme des retraites n'entrera en application qu'en 2012, c'est à dire juste une fois que tous les Papy Boomers auront pris leur retraite. Eux qui ont négligé le problème du financement des retraites laissent aux plus jeunes le soin de travailler plus. Les communes se font des surenchères dans leurs politiques culturelles, mais négligent trop souvent l'accueil de la petite enfance ou le sport pour tous. Les Papy Boomers propriétaires s'opposent à toute construction de logement en face de chez eux qui pourrait ammoindrir leur patrimoine immobilier, mais oublient que les jeunes doivent s'exiler loin pour gonfler les effectifs des sans domiciles proches. Les Papy Boomers nous lèguent aussi de sérieux soucis d'environnement : que feront nous des déchets nucléaires pendant les millénaires qui viennent ? Comment protégerons nous leurs petits enfants des catastrophes naturelles climatiques prévisibles du réchauffement de la planète ? Les Papy Boomers se soucient peu du déficit de l'assurance maladie : cette année encore nous allons ajouter 320 euros de dette par foyer Français pour payer les dépenses de santé de l'an dernier. Il est irresponsable de financer la santé par la dette.

Les élus Papy Boomers sont plein de bonnes intentions. Mais à eux seuls ils ne peuvent pas comprendre l'ensemble des problèmes de la société Française. Ainsi, des élus plus jeunes seraient sans doute mieux armés pour comprendre les problèmes de l'intégration. Notre génération est plus diverse. Je pense que la crise des banlieues de l'automne dernier aurait été bien différente si les jeunes avaient eu en face d'eux plus de Maires plus jeunes qui sachent mieux les écouter.

Notre République a besoin de beaucoup plus de diversité. Après le changement de génération du Président de la République en 2007, nous devons nous assurer qu'il y ait aussi une plus grande diversité de nos élus lors des prochaines échéances : hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, français de toutes origines, fonctionnaires et salariés.. etc etc.. A charge pour les jeunes, les femmes, les français arabes et noirs et les salariés du privés de s'engager dans l'action publique. A charge pour chacun d'entre nous en tant qu'électeur de les soutenir par nos suffrages.

08:05 Publié dans Institutions | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

samedi, 14 octobre 2006

la gauche ET la droite peuvent-elles avoir ensemble raison ?

medium_logo_ps.gifmedium_logo-ump-2.jpgEn politique en France, il est dans les usages de dénoncer le point de vue des partis concurrents. Celà est rendu nécessaire par la difficulté des politiques de faire entendre leur message : dans les propos des élus les médias ne sélectionnent que ce qui est susceptible d'intéresser leurs auditeurs et leurs lecteurs, et bien souvent ces derniers ne s'intéressent qu'à l'aspect polémique du débat politique. Ainsi, des discours politiques ne sont transmis que les polémiques et les élus sont incités par les règles des médias à développer cet aspect là de leur discours.

Pourtant la France ne pourra être réformée que par un accord large de la société. Celà suppose une capacité à s'écouter les uns les autres quelques soit nos points de vue divergents. Non pas pour établir des compromis ni pour retarder des décisions, mais pour trouver de nouvelles solutions.

Oui le Parti Socialiste a raison sur de nombreux points : le but fondamental d'une société c'est son développement humain et pas son développement économique. L'être humain doit toujours être au coeur des politiques. Celà suppose des politiques de solidarité. Je pense aussi que le Parti Socialiste a aussi raison d'avoir intégré la protection de l'environnement dans ses priorités - je pense qu'il doit aller plus loin sur ce sujet. Je crois aussi que le Parti Socialiste a raison sur beaucoup de questions de société. Nos lois d'hier ne sont plus toujours adaptées à nos modes de vie d'aujourd'hui. Le Parti Socialiste a encore raison de considérer que l'intégration ne se fera pas uniquement par des politiques sécuritaires. Mais je pense que le Parti Socialiste ne comprend pas grand chose aux mécanismes de création d'emploi, le PS devrait chercher à comprendre la mondialisation pour la maîtriser plutôt que de la rejeter en bloc. Je pense que l'on peut être humaniste sans être naïf : notre protection sociale nécessite des contrôles étendus et des sanctions exemplaires pour ceux qui en abuse. Il est temps que le Parti Socialiste Français se réforme et comprenne le monde qu'il souhaite changer comme tous les partis socialistes d'europe avant lui.

De son côté la droite a raison de considérer que le développement économique est un outil important du développement humain et que ce développement économique nécessite de mieux comprendre et répondre aux besoins des créateurs d'emplois. La droite a raison de considérer que la priorité c'est le nombre d'emploi total plutôt que la stabilités des emplois individuels. La droite a raison de considérer que la loi et l'ordre sont des conditions nécessaires de l'intégration des immigrés en France. Mais je pense que la droite a tort d'oublier que le développement économique n'est qu'un outil. Je pense que la droite a tort d'être conservatrice, autoritaire et brutale.

Je pense aussi que la gauche et la droite doivent mieux comprendre à quel point l'Europe peut permettre à la France de conserver une voix dans le monde et la maitrise de son destin. Droite et gauche doivent cesser de faire financer la France d'aujourd'hui par les Français de demain comme il le font depuis maintenant 30 ans.

Mais avant tout il est nécessaire que droite et gauche apprennent à s'écouter et à travailler ensemble. Si je suis à l'UDF aujourd'hui c'est parce que c'est le seul parti qui écoute les partis concurrents. C'est le seul parti qui sera capable de faire travailler la droite et la gauche ensemble.

11:40 Publié dans Politique nationale | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

vendredi, 13 octobre 2006

L'Egalité pour les nouveaux Français


medium_integration.jpgIl y a un grand décalage entre notre devise républicaine qui érige l'égalité en principe fondateur, et les ghettos que nous construisons dans nos villes.

Il y a de très nombreuses raisons pour lesquelles l'égalité doit être l'un des contrats de base de notre société. D'abord parce que l'égalité est un principe essentiel de l'humanisme. Quelques que soit nos différences d'expérience, de parcours, de cultures, de valeurs et de religion, il y a dans chaque être humain une égale valeur humaine. Le même potentiel de développement personnel. C'est aussi un principe fondateur pour le développement de la société dans son ensemble. Pour que la France progresse le plus possible elle doit confier le plus de responsabilité à ceux qui ont le plus de compétences. Pour que chacun s'investisse pleinement au service de tous, chacun doit pouvoir avoir confiance d'être traité équitablement.

A ce jour, de nombreux obstacles dans le fonctionnement de notre société empêchent les nouveaux français d être traités équitablement.

En premier lieu les réseaux sociaux ont un rôle déterminant dans le fonctionnement de toute société. Ainsi 80% des emplois sont attribués par connaissances et relations sans annonce publique. On le voit très bien dans tous les métiers visibles (présentateurs, chanteurs, acteurs, patrons..). On y compte beaucoup de "fils et fille de". De la même manière lorsqu'on doit faire réparer sa voiture on se renseigne sur les garagistes. Les nouveaux Français ont bien souvent des réseaux moins vastes et souvent moins intégrés dans la société Française. Cela complique beaucoup la recherche d'un emploi.

Par ailleurs, les récentes découvertes sur le fonctionnement du cerveau nous montrent que nous avons parfois des points de vue explicites et des réactions implicites bien différents. Nos réactions intuitives héritées des phases primitives du développement de l'humanité témoignent de profonds préjugés envers tout ce qui ne nous est pas familier. Quelques tests en ligne permettent d'expérimenter cela : https://implicit.harvard.edu/implicit/france/

Apres avoir fait ces tests, on comprend comment ces réactions inconscientes peuvent être un obstacle au principe d'égalité. Pourtant, notre pays a besoin de renforcer à nouveau le principe d'égalité pour que chacun ait sa chance et que le pays dans son ensemble bénéficie du meilleur de sa diversité.

12:15 Publié dans Intégration | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 09 octobre 2006

Plus de cigarettes dans les lieux publics : notre pouvoir d'influence

medium_flocon.gifLa cigarette sera interdite dans certains lieux publics en 2007 puis dans tous les lieux publics en 2008.

S'il est naturel de prendre en compte les besoins des buralistes, l'intérêt général exige qu'on prenne d'abord en compte la santé publique. Entre le chiffre d'affaire de l'industrie et du commerce du tabac et la santé des Français, il est évident qu'il faut privilégié la santé des Français. Quand à la liberté individuelle, la liberté des uns de fumer s'oppose à la liberté des autres de respirer un air qui ne soit pas enfumé. Les non-fumeurs étant plus nombreux.

Mais au délà du débat sur l'interdiction de la cigarette, ce qui m'intéresse c'est l'influence du citoyen sur la décision. Celà n'est pas mis en valeur dans les informations diffusées par la presse. Bien souvent, nous ne nous rendons pas compte de notre influence sur notre société. Mais cette décision n'a été possible qu'à partir du moment où une importante majorité de Français ont été favorable à l'interdiction du tabac dans les lieux publics. Par les discussions que nous avons eu les uns avec les autres nous avons changé d'opinion sur le sujet en tant que Nation et c'est cette opinion publique, c'est à dire chacun d'entre nous qui avons rendu possible une telle décision.

Lorsque nous choisissons de regarder une émission de télé débile ou intéressante, nous incitons les chaines à programmer des émissions débiles ou intéressantes. Lorsque nous achetons un Voici sur Sarko et Cécilia nous incitons ces élus à exposer leur vie privée plutôt que de réfléchir à l'avenir de la France. Lorsque nous faisons l'effort de lire une profession de foi nous incitons les candidats à réfléchir à leur programme. Lorsque nous achetons des produits qui respectent l'environnement nous incitons les distributeurs et les producteurs à proposer des produits qui respectent l'environnement. La moindre de nos actions à une influence importante sur la société dont nous mesurons mal l'ampleur.

Dans nos montagnes, on dit parfois : "Un flocon de neige seul n'est pas assez lourd pour casser la branche d'un arbre mais à un moment ou à un autre la branche rompera sous le poids des flocons." Celà doit nous encourager à continuer de changer la France.

08:30 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

dimanche, 08 octobre 2006

Une vérité qui dérange

medium_climatecrisis.jpgJ'ai eu l'occasion de voir le film d'Al Gore sur le réchauffement climatique : "une vérité qui dérange". Ce film présente de manière succincte et compréhensible l'ensemble des données scientifiques.

Il me semble que c'est la responsabilité d'une génération de léguer un environnement naturel à peu près dans l'état dans lequel on l'a trouvé. A ce titre le réchauffement climatique me semble inquiétant. Mais au delà du principe, ce film montre la gravité de la situation en comparant les données de température et d'émission  de CO2 par rapport aux données historiques. Notre génération a plus dégradé son environnement que l'ensemble des générations précédentes toutes réunies.

Certains pourraient s'arréter là et veiller à faire amende honorable en réduisant les émissions de CO2, mais le film va plus loin en présentant ce que seront les conséquences scientifiquement prévisible d'un réchauffement qui a déjà commencé : inversion possible du Gulf Stream qui plongerait l'Europe dans une ère glacière alors que le reste de la planète se réchaufferait, augmentation du niveau de la mer de 6m qui innonderait toutes les zones côtières où habitent 100 millions de personnes dans le monde, phénomènes météorologiques extrèmes. Ce qui est décrit dans ce film pourrait être décrit par les mots : "autogénocide mondial".

Les émissions de CO2 en France sont plutôt en dessous de la moyenne des pays développés. Mais nous devons continuer à agir par nos comportements individuels mais aussi en tant que consommateurs et citoyens. Je vous encourage VIVEMENT à aller voir ce film. Voilà un lien vers le site du film sur lequel on peut voir la bande annonce.

http://www.criseclimatique.fr/

10:50 Publié dans Environnement | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

samedi, 07 octobre 2006

Remettre les Français au coeur des décisions publiques

 L'Express a sorti la semaine dernière un classement des députés en fonction du nombre de leurs interventions en séance publique. Ce classement a été fait par les auteurs du livre "députés sous influences". http://blogs.lexpress.fr/influence/  Il est vrai que les interventions en séance publique ne sont qu'une petite partie du travail parlementaire. Cependant c'est l'une des rares parties du travail qui soit soumis à la transparence. Ce classement révèle l'étendu du cancer de l'absentéisme parlementaire. Si on supprimait le siège de la moitié des députés les moins présents on ne se priverait que de 15% des interventions en séance publique.

Claude Birraux, député de la circonscription d'Annemasse y figure en 223ième position sur 577 députés avec en moyenne une intervention par mois en séance publique. Il ne doit pas en être particulièrement fier puisque dans un communiqué de presse jeudi il affirmait être au 85ième rang ! Pour parvenir à son calcul, il ne compte que pour un rang unique tous les parlementaires plus actifs qui lui qui ont le même nombre d'interventions ! Un peu comme si un élève rentrait chez lui avec un 10 sur 20 et affirmait être le 10ième de la classe car il n'y a que 10 notes qui sont plus élevées que 10.

Pour les groupes parlementaires c'est le PC qui est le plus actif avec 84 interventions par députés en moyenne, suivi par l'UDF avec 46 interventions, le PS avec 37 et enfin l'UMP avec seulement 28 interventions par député.

medium_un_huron_a_l_assemblee.jpgLe Parlement est faible en France pour des raisons institutionnelles en partie, mais aussi en grande partie parce que de trop nombreux députés ont démissioné de leur responsabilité de représenter les Français. Le scandale du cumul des mandats y est pour beaucoup. Nous sommes le seul pays en Europe dans lequel 9 députés sur 10 cumulent leur mandat de parlementaire avec un mandat local. Ils ne peuvent pas assumer correctement ces deux responsabilités qui demande un investissement personnel à temps plein.

Je lis également un livre passionant d'un jeune député UMP qui décrit les travers de l'Assemblée Nationale en générale et du groupe UMP en particulier. Il décrit sans concession les consignes partisanes, les pressions en tout genre, le dénuement de moyen. Il décrit à quel point l'organisation du pouvoir en France conduit à la marginalisation de ceux qui doivent être le lien entre les citoyens et le pouvoir.

Je crois fermement que l'avenir de notre pays doit se bâtir par la confiance des Français dans leurs insitutions. Cette confiance doit être restaurée en recréant un lien beaucoup plus fort entre la décision publique et le citoyen. Et celà n'est possible que par un renforcement du rôle et de la représentativité des élus qui représentent les citoyens.

Le principe de la République dans la Constitution n'est il pas : le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple.

10:20 Publié dans Institutions | Commentaires (4) | |  Facebook | |  Imprimer | |

mercredi, 04 octobre 2006

Faut-il être fou pour s'engager en politique ?

La politique suscite tant de rejet qu'on se demande parfois ce qui peut pousser un jeune à s'engager. Lorsque j'ai pris la décision de soutenir un mouvement politique, il me semblait qu'il serait égoiste de ma part de ne me soucier que de mes problèmes personnels sans avoir quelques convictions sur l'avenir de la société. Il m'a ensuite semblé qu'il serait lâche de ma part de garder ces convictions pour moi sans même essayer de les défendre - dans le respect des convictions des autres.

Aujourd'hui mon engagement politique m'enthousiasme pour 3 raisons principales dans l'ordre croissant d'importance :

1) intellectuellement : on est amené à se poser des questions très diverses sur la culture, l'emploi, les affaires étrangères ou le social. Cette diversité des sujets est un constant défi intellectuel. Une source de développement personnel par rapport aux questions professionnelles qui sont souvent de nature similaire.

2) humainement : l'activité politique est l'une des rares activités qui permet d'aller à la rencontre de personnes de tous horizons. En campagne il m'est arrivé de parler successivement à quelques minutes d'intervalles à un notable bien établi puis à un jeune marginal dépendant de la drogue. Je trouve dans chacun de ces échanges humains une occasion d'apprendre. Chaque contact humain est pour moi une nouvelle source d'inspiration et de motivation.

3) donner un sens à ma vie : me mettre au service des autres est un moyen pour moi de donner un sens à ma vie qui puisse modestement survivre à moi-même.

Notre pays à besoin que nous soyons plus nombreux à nous engager à son service.

10:45 Publié dans L'engagement | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |