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dimanche, 13 janvier 2013

Les prochaines étapes pour une compétitivité retrouvée de la France

L'accord entre 3 syndicats et les organisations patronales sur le droit du travail est une excellente nouvelle. Cet accord introduit de nouveaux droits tant pour les entreprises que pour les salariés. Ils vont permettre une mise à jour des pratiques actuelles qui vont se traduire par une meilleure compétitivité de la France. Le plus important c'est qu'en privilégiant la compétence par rapport à l'ancienneté, on va contribuer à améliorer l'efficacité des entreprises françaises.

L'accord est tout de même modeste car il ne esquive largement la question du coût du travail en France ou encore la surprotection de ceux qui ont un emploi au détriment de ceux qui n'en ont pas. A force de protéger les uns, le droit social français contribue surtout à exclure les autres et à pénaliser l'emploi dans son ensemble... un peu comme le droit de l'immobilier à Genève d'ailleurs.

La véritable bonne nouvelle de cet accord c'est que pour la première fois en France depuis très longtemps, les partenaires sociaux parviennent à un accord entre adulte. Ce n'est pas l'Etat qui décidera. Ce n'est pas le Président de la République. C'est une bonne nouvelle car dans les faits c'est comme cela qu'un pays avance : lorsque chacun assume ses responsabilités. Cet accord social est peut être un signe d'une évolution de la société française vers plus de maturité. Un éloignement de la pratique habituelle d'infantilisation et de déresponsabilisation de la société civile.

Pourtant la route vers une meilleure compétitivité de la France est encore longue. Le problème de la compétitivité de la France va bien au delà du droit social et même du coût du travail. L'amélioration de la compétitivité de la France passe surtout par :

1) une baisse drastique du marché de l'immobilier et du coût de la construction : lorsque les prix de l'immobilier ont doublé c'est le coût du travail qui a augmenté de 15% par rapport à l'Allemagne. La modération salariale passe forcément par uine modération du coût des logements.

2) une stabilisation du droit : les gouvernements, les législateurs et les administrations changent en permanence le droit social, fiscal, de l'immobilier. Aucun pays ne voit ses lois changer aussi fortement et aussi rapidement. Les notaires n'osent plus écrire à leurs clients de peur de voir leur lettre devenir périmées avant qu'elles n'arrivent à leurs desinataires. Cette instabilité du droit pénalise les entrepreneurs, les investisseurs et tous les créateurs d'emplois qui ont besoin d'un environnement juridique et fiscal stable pour prendre des décisions de long terme. La stabilisation du droit passe par un peu plus de consensus et un peu plus d'immobilisme législatif.

3) L'efficacité de la dépense publique doit être améliorée : l'Etat doit devenir exemplaire. Il faut supprimer les dorures des ors de la République, non seulement pour ce qu'elles coûtent mais aussi pour l'exemple déplorable qu'elles donnent. Les enveloppes parlementaires doivent être supprimées. Le clientélisme dénoncé pour supprimer des dépenses monumentales d'investissement au service d'élus influents et au détriment des contribuables. Les dépenses somptuaires des administrations. Les effectifs d'armée mexicaine où il y a trop de chefs et plus personne sur le terrain doivent être corrigés. Les dépenses des services publiques sans cesse réévaluées pour être toujours plus pertinentes.

4) La paperasserie administrative devra être supprimée. Nous avons là encore beaucoup à faire pour cesser de décourager les entrepreneurs par des formalités illisibles, complexes et lourdes.

5) L'excès de régulation devra être supprimée : comme cette règle qui interdit les diagnostics ADN en France, prive notre pays du développement d'une industrie sur laquelle il a tous les atouts et oblige les Français à commander en ligne à l'étranger leur propre diagnostic. Ce n'est qu'un exemple pourtant si banale d'un excès de législation qui condamne des centaines de Français au chômage.

La route est encore longue pour restaurer la compétitivité de la France. C'est pourtant une urgence autant économique que sociale.

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mercredi, 21 décembre 2011

Le centre : l'espoir crédible pour la France en 2012

(Ci-dessous une tribune libre parue dans l'édition de la semaine dernière de l'hebdomadaire Le Faucigny)

C’était il y a seulement 5 ans. Quand on relit les propositions de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, on mesure l’irresponsabilité de leurs auteurs. Dans un total déni de la situation budgétaire de la France, la gauche promettait de nouvelles dépenses clientélistes : relever le SMIC à 1500 euros, 500 000 emplois tremplins, un prêt gratuit de 10 000 euros pour les jeunes ou encore doubler le budget de la justice. Dans un clientélisme symétrique, la droite promettait de réduire les impôts malgré les déficits records : déduire les intérêts d’emprunt des revenus imposables, réduire la TVA de la restauration, créer une allocation formation de 300 euros par mois pour les étudiants, créer un bouclier fiscal, exonérer les droits de successions…  La seule différence entre les clientélismes de droite et de gauche c’est que l’un se traduit par des baisses d’impôts et l’autre par des augmentations de dépenses : tous deux accroissent les déficits. Depuis 30 ans, au profit de leurs clientèles respectives, la droite et la gauche ont réparti les richesses nationales plutôt que de les faire fructifier.

Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, aime affirmer que si la gauche est élue en 2012, la France perdra son triple A, devra payer plus d’intérêts et se trouvera rapidement en faillite. Il a raison ! Il oublie opportunément de mentionner que les décisions prises par l’UMP depuis 10 ans feront de toute façon perdre à la France son triple A avant ou après les élections.

Le résultat est là : depuis 30 ans, la France vit au dessus de ses moyens. Elle a tellement fait appel à ses prêteurs qu’elle en a abandonné sa souveraineté, son indépendance et sa grandeur. Elle a réduit durablement à une forme d’esclavage moderne sa jeunesse. Une jeunesse aujourd’hui condamnée à rembourser des dettes publiques à vie alors qu’elle a déjà tant de mal à se loger, à trouver un travail et ne croit déjà plus à notre système de retraite.

Avec François Bayrou nous avions alerté sur la situation du budget, le déficit et la gravité de la dette en soulignant que cela ne pouvait plus durer et allait mal finir. Mais nous n’avons pas assez expliqué comment nous en sortir. Nous pensions encore que seule une union nationale en aurait le pouvoir. Nous avions la naïveté de croire que pressés par la nécessité du moment et l’exigence souveraine des Français, la droite et la gauche pourraient travailler ensemble.

Oui, il est possible de remettre la France debout. Pour cela, nous devons produire des richesses et les exporter. Cela nécessite d’aider nos entreprises à être compétitives. Savez-vous que pendant que l’Allemagne accumule des excédents commerciaux supérieurs à ceux de la Chine, la France se trouve en déficit avec pratiquement tous les pays européens ? Pour créer des richesses, nous devons cesser de faire peser sur le travail autant de charges et de taxes. Les lois doivent cesser d’exonérer de leurs devoirs des multinationales sans attaches et doivent au contraire contribuer à aider les entreprises du pays à redevenir compétitives et créer des emplois. La puissance publique elle-même devra retrouver l’exigence de l’efficacité. Pour que tout cela soit durable, nous devrons mieux éduquer : seul un niveau supérieur de formation nous permettra de financer une meilleure protection sociale et des revenus supérieurs au reste du monde. Lorsque notre pays sera à nouveau debout et fier, nous aurons à nouveau les moyens de financer la transition du nucléaire, d’améliorer le fonctionnement de la justice et de rétablir la position de la France dans le monde. Il faut dès maintenant dépasser les clivages et se dégager des idéologies et des réflexes partisans. Il ne s’agit plus du destin d’une chapelle ou d’un clan mais de celui de tout notre pays et de chacun de ses habitants.

L’union nationale est certainement impossible : il y a à gauche comme à droite quelques individus aux conceptions archaïques qui s’y opposeront. Peu importe, une majorité nouvelle s’imposera, une majorité centrale. Une majorité large de personnes de bonnes volontés capables de travailler ensemble au service des Français. Elle existe. Ils sont nombreux à droite comme à gauche à la souhaiter en silence et à ignorer encore que les Français l’exigeront. Dans presque toutes les communes du département, des Haut Savoyards de droite et de gauche travaillent ensemble au service de tous. Et même les maires UMP d’Annecy-le-Vieux et PS de Cran-Gevrier savent, tant bien que mal, travailler ensemble à l’agglo d’Annecy.  C’est aux Français, aux Haut-Savoyards, à vous d’exiger que cette majorité nouvelle se constitue à votre service.

En 2007, j’étais pessimiste sur la situation du pays. Mais depuis que je suis élu, je constate souvent à quel point certains élus dépensent encore l’argent public comme si c’était « l’argent de personne ». Peut-être ignorent-ils que les 30 glorieuses sont terminées ! Il faut voir le clientélisme des « enveloppes parlementaires » et autres boites-à-sucre, les créations de postes, les tuyaux en plein champs, les rénovations de certaines mairies fermées 6 jours sur 7, les effectifs pléthoriques de nos parlements fantoches... Il faut voir les projets de certaines collectivités et le train de vie de l’Etat pour comprendre que certains n’ont pas pris la mesure de la situation du pays. Pour mettre fin à ces mauvaises habitudes il suffit de changer d’élus, à commencer par ceux qui ont mis la France en faillite. C’est sans doute trop leur demander que d’espérer qu’ils aient l’humilité de se retirer discrètement. Il faudra que les Français les congédient par les urnes.

Notre pays traverse une passe difficile. Il en a connu d’autres. Nous avons toujours su nous relever pour rétablir notre grandeur. Nous autres Français avons souvent la réputation d’être arrogants. Le peuple français est effectivement un peuple fier et orgueilleux qui ne tolérera pas longtemps que la France soit tombée si bas. Cette fierté et cet orgueil doivent aujourd’hui nous conduire à travailler ensemble pour redonner à notre pays la place qui est la sienne.

Autour de François Bayrou, une telle majorité centrale est possible. Elle est la seule solution pour éviter l’échec garanti de 5 ans supplémentaires d’une nième majorité hémiplégique contrainte de tomber dans les dérives du clientélisme pour asseoir son pouvoir. Elle est la seule solution pour redresser le pays et assurer la justice dans l’effort comme, demain, dans le partage équitable des fruits de la croissance.

 

PS : découvrez en ligne ici le site internet de François Bayrou

jeudi, 28 juillet 2011

Modèle de croissance genevois : la voie du centre

Entre les ayatollah de l'hypercroissance exogène qui voudraient volontiers remplacer 100 000 genevois de la classe moyenne par 100 000 expatriés de plus et les khmer verts de la décroissance qui voudraient ajouter du chômage de masse à la pénurie de logement il y a un boulevard pour un projet raisonnable.

Les ayatollah de l'hypercroissance sont aussi irresponsables que les khmer verts : les uns sont obnubilés par les chiffres de PNB du canton de Genève et ignorent que ce PNB du canton de Genève est de moins en moins un PNB genevois. Ces ayatollah de l'hypercroissance exogène croient que les Genevois sont nombreux à profiter autant qu'eux de ce modèle de croissance : mais les Genevois ne sont pas tous propriétaires fonciers, avocats d'affaires ou promoteurs immobiliers. Tôt ou tard ces ayatollah de l'hypercroissance exogène seront confrontés à la réalité de la démocratie : le canton devra tôt ou tard se placer au service des habitants plutôt que des contribuables fortunés. Un canton c'est une communauté humaine et pas une entreprise qui publie des bénéfices trimestriels !

Les khmer verts de la décroissance sont tout aussi irresponsable. La décroissance on sait ce que c'est : le chômage de masse, l'accroissement des inégalités, des tensions sociales... parfois la décroissance dégénère en guerre, en populisme, en fanatisme.

Ces deux bandes d'extrêmistes sont tellement éloignés qu'entre les deux il y a la place pour des milliers d'autres politiques économiques. Des politiques qui reviennent à l'essence de ce que doit être une politique économique : permettre à tous les habitants de subvenir à leur besoin et de se développer personnellement. Une politique économique dont le premier enjeu est de créer des emplois pour les chômeurs : échec majeur de la politique économique actuel qui importe des emplois qui ne correspondent pas aux qualifications des chômeurs.

Les pistes sont nombreuses. La première, la plus évidente à mon avis en tant que voisin et ami de la Suisse, c'est que les entreprises locales qui développent des richesses réellement locale puissent toujours bénéficier du statut fiscal le plus favorable. On s'étonne de constater que les entreprises étrangères qui génèrent tant de coûts publics par leur arrivée paient trois à quatre fois moins d'impôts que les entreprises locales. Prévoir que les entreprises suisses bénéficient toujours du statut le plus favorable permettrait d'aider les entreprises locales à se développer. Favoriserait l'entrepreneuriat. Une proposition qui pourrait recueillir le soutien de la gauche, du centre et même d'une partie de l'extrême droite nationaliste suisse. Il serait aussi absurde de chasser les entreprises implantées qu'il est absurde de continuer à en faire venir d'autre dans l'état de surchauffe actuelle.

La croissance économique doit se fonder sur la création de valeur. La valeur se crée au travers de la formation, de la recherche et de l'innovation. Genève a tous les atouts pour réussir. L'histoire de l'horlogerie et de la banque privée montre que Genève est en capacité de développer ses propres savoir faire... sans devoir faire appel au dumping fiscal pour attirer des entreprises étrangères au détriment des entreprises locales. Son aéroport, son cadre de vie, sa situation géographique, son multiculturalisme sont autant d'atouts qui peuvent permettre à Genève de conduire une politique de développement économique endogène. Aider les entreprises locales à se développer c'est générer une croissance économique tout aussi forte.. mais qui générera une croissance démographique acceptable et gérable contrairement aux politiques économiques actuelles.

.. je réponds par avance à tous les mauvais coucheurs qui commenteront "de quoi vous mélez vous ?". Tout simplement de la survie des infirmières, des pompiers, des enseignants, des gendarmes et policiers du genevois français. Des caissières et des maçons. Car Genève est incapable d'assumer la croissance urbaine issue de sa politique économique. Le débat sur le plan directeur cantonal le montre : seulement 50 000 logements de prévus et cela a déjà du mal à passer alors qu'il en faudrait 75 000 d'ici à 2030 pour que Genève assume seulement la moitié de la croissance comme elle s'y est formellement engagée en 2007. Tant que la politique économique ne sera pas revue, les Genevois se méfieront des projets de développement urbains qu'ils considéreront à juste titre comme une fuite en avant dans un modèle de croissance qui n'est pas à leur service : la cupidité des très rares enfants gâtés de la croissance a-t'elle une limite ? D'ici là, c'est le district de Nyon et le Genevois français qui paient le prix des incohérences genevoises : nos maisons de retraites fermes faute de personnel qui puisse se loger. Nos enseignants vivent à 30km de leur établissement. Nos entreprises ferment faute de pouvoir loger leurs collaborateurs.

Entre les ayatollah de l'hypercroissance exogène le nez dans le guidon de l'illusion des excédants budgétaires cantonaux et les irrespondables khmers verts apôtres de la décroissance et de son chômage de masse, il y a amplement la place pour définir une nouvelle politique économique au service d'une prospérité réelle des habitants et pas seulement une prospérité comptable bien illusoire.

07:50 Publié dans Emploi | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 28 février 2011

Pour une politique économique plus durable, plus humaine et plus juste

Alors que la pénurie de logement a déjà atteint un tel niveau de gravité que la moitié d'une classe d'âge de Genevois est expulsée du canton et chasse à son tour la jeunesse du genevois français, notre politique économique régionale continue quand même d'attirer plus de 15 000 habitants supplémentaires chaque année par des exonérations fiscales.

Alors que la paralysie généralisée des transports se rapproche chaque jour un peu plus, notre agglomération chasse ses habitants de son coeur et les contraint à aller se loger loin des réseaux de bus.

Une telle politique économique, qui consiste à exonérer 95% du chiffre d'affaire des multinationales de toute imposition aurait un sens si seulement elle permettait de réduire le chômage ou de financer les budgets publics. Mais non, le nombre de chômeurs croit proportionnellement aux nombres d'emplois importés car les emplois importés ne correspondent pas aux qualifications des chômeurs de notre région. Quand aux budgets publics ils seront bientôt noyés par la charge des milliards de francs de coût des infrastructures rendues nécessaires par cette croissance démographique hors de contrôle.

Une autre politique économique est possible. Une politique économique qui soit plus durable, plus équitable et plus humaine. Une politique économique plus humaine qui s'appuie sur le savoir faire local des entreprises locales pour créer des emplois locaux pour les chômeurs locaux : tout simplement pour cesser d'aggraver les problèmes de transport et de logement. Une politique économique plus juste qui impose de manière équitable toutes les entreprises présentes afin qu'elles contribuent chacune à la hauteur de leurs moyens au financement des infrastructures. Une politique plus durable car elle éviterait de chasser les entreprises présentes par une dégradation constante de la qualité de vie dans notre région.

Vous pouvez retrouver une interview sur ce sujet dans l'édition du jour de la Tribune de Genève en page économie.

mardi, 15 février 2011

La FER s’oppose aux intérêts des entreprises romandes

Dans un éditorial d’anthologie publié sur la newsletter de la Fédération des Entreprises Romandes (FER) et sur son blog, le député libéral Pierre Weiss tente de défendre la politique d’exonération fiscale aux multinationales qui s’implantent à Genève… au détriment des entreprises romandes. Un sacré numéro d’équilibriste et d’illusionniste.

J’ai du relire ce texte trois fois pour bien m’assurer que Pierre Weiss, ultra libéral devant l’éternel, député du parti du même nom et par ailleurs en l’occurrence éditorialiste de la Fédération des Entreprises romandes :

1) S’oppose de fait, à une baisse de 30% des impôts sur les sociétés genevoises !

2) Est incapable d’imaginer que les entreprises genevoises… soit capables d’assurer une croissance économique genevoise !

Car la fin de l’avantage fiscal concédé aux multinationales reviendrait comme l’a affirmé David Hiller à une baisse d’impôt d’un tiers pour les entreprises romande afin d’aligner toutes les entreprises sur un taux d’imposition équitable et juste –selon les propres termes du Conseiller d’Etat-.

Cette politique d’accueil des multinationales est dramatique pour les entreprises romandes. Elle se traduit par une augmentation considérable du coût du foncier, par une concurrence déloyale sur le recrutement de la part de multinationale qui elles ne paient pas d’impôts, une surenchère salariale pour faire face aux coûts des logements et par une saturation des infrastructures de transport, de santé et d’éducation ! Cette politique se traduira demain par une augmentation de la fiscalité pour payer les infrastructures rendues nécessaires. Les entreprises romandes paient un tel prix à cette politique exogène qu’elles ne se sont pratiquement pas développées depuis 1975 (seulement +16% d’emplois dans les entreprises romandes en 35 ans, soit 6 fois moins de croissance de l’emploi que dans le Genevois français).

Même les multinationales genevoises commencent à se faire des cheveux blancs devant l’inconscience des autorités genevoises qui continuent d’accueillir de nouvelles multinationales alors que celles qui sont implantées ne parviennent pas à loger leurs collaborateurs. Elles sont rackettées par les écoles privées qui exige des subventions de 850 000 CHF pour obtenir pour leurs salariés le privilège de gagner quelques places sur les longues listes d’attentes. Elles mettent en place des services spéciaux d’assistance pour trouver des « mamans de jour ». Elles constatent les refus de plus en plus courant des expatriés de s’installer dans cette ville paralysée aux heures de pointe et ou des logements très ordinaires sont loués à des prix extraordinaires.

Pierre Weiss est incapable d’imaginer une autre croissance que celle des multinationales. Pierre Weiss est incapable de penser que les entreprises romandes soient elles aussi capable de créer des emplois, d’innover, d’exporter ! Triste défenseur des entreprises romandes.

On a du mal à comprendre pourquoi la Fédération des Entreprises Romandes défend aussi mal les intérêts des entreprises romandes ! Je vois deux explications à cela :

1) La confusion des genres entre la Fédération des Entreprises Romandes et le Groupement des Entreprises multinationales qui cohabitent dans les mêmes bâtiments et qui ont désormais du mal à voir que leurs intérêts ne sont pas toujours les mêmes… et la confusion des genres entre la Secrétaire Générale du Groupement des entreprises multinationales et le Conseiller d’Etat en charge du développement économique qui eux aussi cohabitent dans le même logement.

2) Il est aussi possible que le lobby des constructeurs ait pris le pouvoir à la Fédération des Entreprises romandes. Il est clair que les entreprises qui construisent des bureaux, se font actuellement des Cojonessss en or … à la FER on défend manifestement beaucoup mieux les intérêts des milieux immobiliers que ceux des entreprises romandes.

Je me permets toutefois de conseiller à M. Pierre Weiss, aussi bien qu’à M. Pierre-François Unger d’aller à la rencontre des entreprises romandes et de leur demander s’ils pourraient se développer et créer des emplois pour les Genevois si leur fiscalité baissait de 30%… ou encore d’aller rencontrer les dirigeants de multinationales implantées pour leur demander s’ils estiment que Genève est capable d’accueillir d’autres multinationales.

mardi, 01 février 2011

Préserver la qualité de vie en Haute-Savoie de la pression foncière genevoise

(Tribune libre publiée dans l'édition de cette semaine de l'hebdomadaire Haut-Savoyard "Le Faucigny")

La prospérité de l’agglomération genevoise menace de détruire ses atouts : la qualité et le cadre de vie.


La pénurie de logements menace entreprises et habitants


En 2007 nous avons commencé à penser l’aménagement régional du Genevois franco-suisse avec une charte d’agglomération. Les partenaires français l’ont appliquée pour l’urbanisation et les transports en commun alors que Genève l’a violée en construisant à peine la moitié des 2500 logements annuels promis.


Les nuisances sont maintenant là : Trop peu de logements sont construits (1200 logements construits par an à Genève pour 15 000 habitants supplémentaires) : cela se traduit par une pression foncière et une augmentation du coût de la vie qui exclut les jeunes et les classes moyennes de Genève ... et par effet domino du Genevois français. Les nouveaux habitants sont contraints d’aller se loger toujours plus loin de leurs lieux de travail et deviennent autant d’automobilistes supplémentaires sur des routes déjà encombrées.


Le Maire d’Annemasse affirmait récemment avec beaucoup de retard et d’autant plus de pertinence : « Sur le logement, je suis prêt à dire à Genève ça suffit ! ».


Genève veut être à la fois Singapour et le Gros de Vaud et nous sous-traite son urbanisation


Genève veut être à la fois une capitale internationale et une campagne. Nos amis genevois refusent d’assumer les conséquences urbaines de leurs exonérations fiscales aux multinationales et nous sous-traitent l’urbanisation de l’agglomération. Cette politique d’expulsion de la classe moyenne genevoise se fait sans considération pour le sort des jeunes Haut-Savoyards, des retraités, des salariés des entreprises et de nos espaces naturels et agricoles.


Chaque année la moitié d’une classe d’âge de Genevois s’installe dans le Genevois français. Ils y représentent les deux tiers de la croissance démographique. Dans la première couronne, plus de la moitié des pendulaires frontaliers sont désormais des citoyens helvétiques chassés de Genève par la pression foncière.


Le canton de Genève et les communes du Genevois français profitent des déséquilibres de l’agglomération


Le canton de Genève profite de cette colonisation passive puisque 10% des recettes cantonales proviennent de l’impôt à la source conservé par le canton sur les pendulaires frontaliers : soit plus de 600 millions de francs suisse. Les fonds frontaliers représentent aussi entre 10% et 20% des recettes des communes de la première couronne : cette manne frontalière explique la passivité de certains élus face à ces déséquilibres qui menacent pourtant nos habitants et l’avenir de nos entreprises et de nos services publics.


Le bureau de l’ARC a enfin osé refuser ces déséquilibres en conditionnant la signature du prochain projet d’agglomération à des résultats sur le logement. Genève a besoin de notre signature en juillet 2012 pour obtenir des subventions de Berne à ses infrastructures. Pour faire passer la pilule, le canton propose une augmentation des fonds frontaliers : 24 millions d’euros de fonds frontaliers supplémentaires annuels prélevés sur les 600 millions de CHF d’impôts à la source que le canton garde pour lui.


Proposons un avenir aux jeunes, aux salariés, aux retraités et aux fonctionnaires
Le Genevois français est désormais à la croisée des chemins : Nous devons maintenant proposer un autre avenir à nos habitants qu’une colonisation passive de nos communes faute de logements à Genève !


Nous devons proposer un autre avenir aux salariés en euros, aux retraités, aux jeunes ménages et aux fonctionnaires qui aujourd’hui doivent vivre toujours plus loin, toujours plus mal !


Nous devons permettre aux collaborateurs des entreprises françaises, des hôpitaux, des maisons de retraite, des mairies, des services publics ... d’avoir les moyens de vivre et de travailler durablement dans le Genevois français en refusant la pression foncière genevoise !


Nous devons retrouver notre mobilité en commençant par régler le problème à la source avec plus de logements près des emplois, puis ensuite seulement, des transports en commun transfrontaliers pour corriger les erreurs d’aménagement des 30 dernières années !


Nous devons, nous aussi, préserver nos espaces naturels et agricoles et obtenir de Genève qu’elle assume les conséquences urbaines de ses choix fiscaux ! Les charges publiques transfrontalières doivent désormais être financées par les ressources transfrontalières, c’est-à-dire par les impôts prélevés à la source sur les travailleurs frontaliers et ne plus être mis à la charge des salariés en euros aux travers des budgets publics français.


Ce ne serait pas rendre service aux habitants et à notre avenir d’accepter que se poursuivent les incohérences actuelles. Nos collectivités devront tôt ou tard supporter les charges publiques et les coûts sociaux de cet aménagement absurde ! Ce ne serait même pas rendre service à nos cousins Genevois qui sont chassés de leurs propres communes par l’arrivée massive d’expatriés de multinationales, de traders et d’exilés fiscaux.


Les 24 millions d’euros ne changent rien au constat si pertinent du Maire d’Annemasse : sur le logement, il faut dire à Genève, ça suffit ! Le projet d’agglomération doit être mis en œuvre sur les logements aussi.


Le département de la Haute-Savoie doit s’engager dans les négociations avec Genève
Alors que l’agglomération genevoise est considérée désormais comme la seconde agglomération de Rhône-Alpes, paradoxalement, le département de la Haute-Savoie s’implique peu dans les négociations avec Genève. Avec Michel Charlet, conseiller général de Chamonix, à la tête des relations transfrontalières, la Haute-Savoie aborde la relation avec nos voisins Suisses par le Col de la Forclaz ! Pourtant le Genevois français n’est qu’en première ligne : les problèmes du Genevois touchent déjà le Chablais, la Vallée de l’Arve, le secteur du décolletage et le bassin annécien. De proche en proche la pénurie de logements s’étend au-delà de Chambéry.


La Haute-Savoie doit désormais assumer ses responsabilités aux côtés des élus de l’ARC pour que l’aménagement de notre région permette à chacun de vivre en Haute-Savoie. La frontière ne doit pas devenir un mur derrière lequel n’habiterons plus que des traders, des expatriés et des exilés fiscaux !
Nous pouvons préserver notre cadre de vie et le pouvoir d’achat des salariés en euros. A nous de décider de notre avenir en parlant désormais d’égal à égal avec Genève de notre avenir commun.

lundi, 31 janvier 2011

Les importations d'emplois dans les multinationales freinent la création d'emplois locaux

Ce matin l’OCSTAT publie une étude intéressante sur le poids des multinationales dans l’économie genevoise. Une étude vraisemblablement commandée par les promoteurs de la politique économique exogène en mal d’arguments alors que les seuls « succès » de cette politique économique depuis 20 ans ont été
d’augmenter le nombre de chômeurs genevois,
• d’aggraver les nuisances de la circulation et la destruction de la qualité de vie et
• de créer de graves tensions sociales entre chômeurs genevois et frontaliers, entre genevois et frontaliers et entre expatriés genevois et salaries en euros.

Je ne mentionne pas le fait que cette politique s’avérera ruineuse lorsque le canton se décidera à faire les investissements publiques rendus nécessaire par l’arrivée trop rapide de 300 000 habitants supplémentaires dans la région.

L’OCSTAT aurait pu choisir un titre factuel et neutre.. mais a préféré un titre en faveur de la politique des autorités cantonales qui les financent plutôt que des Genevois.

Lorsqu’on regarde le contenu de cette étude, on s’aperçoit que :
1) Les entreprises genevoises locales ont eu du mal à se développer : elles n’ont créé que 16% d’emplois de 1975 à 2008. Un chiffre qui montre que les entreprises locales du Genevois français arrivent encore à créer plus d’emplois que les entreprises locales genevoises. En effet, en proportion il s’est cree deux fois plus d’emplois locaux dans le Genevois francais en trois fois moins de temps - +30% de 1999 à 2007-.
2) C’est durant la période de 1991 à 2001 que les multinationales se sont le plus développées… et que l’emploi total s’est le moins développé ! Il y a des causes et des effets interdépendants, mais cela devrait conduire à s’interroger sur la capacité réelle de la politique exogène de créer des emplois pour les Genevois.

Il y a une raison bien simple pour laquelle les entreprises multinationales créent peu d’emplois locaux pour les Genevois. Il s’agit de sièges européens. Dans ces sièges europeens, une écrasante majorité des collaborateurs sont nécessairement issus des pays européens avec lesquels ils doivent travailler. Il y a environ 10% à 15% des emplois qui peuvent être locaux mais ils nécessitent des qualifications très importantes et au minimum l’usage courant de plusieurs langues étrangères. Ces emplois sont souvent occupés par des personnes qualifiées de toute la Suisse et de l’Union Européenne. Ce sont très rarement des employés locaux.

Même les fournisseurs sont souvent des entreprises basées dans les différents pays européens qui ont parfois un bureau de représentation à Genève occupé par un ou deux expatriés. La plupart du temps ce sont des contrats globaux avec des entreprises globales.

Dans l’entreprise dans laquelle je travaille, implantée depuis plus de 10 ans à Genève, lorsque je dis que je suis né à Genève on me répond habituellement « c’est la première fois que je rencontre un Genevois ».. une affirmation paradoxale qui ferait bondir certains élus du MCG.

Les chiffres des promoteurs de la politique économique ne sont que des « balivernes insupportables » pour reprendre les propos de Pierre-Francois Unger à mon encontre – des propos qui témoignent d’une fébrilité. D’une part les emplois ne se localisent pas.. ce sont les expatriés qui finissent parfois par s’installer et d’autre part toutes les statistiques macroéconomiques montre qu’un emploi importé ne créé pas trois emplois locaux.

Un peu de connaissance du terrain montre au contraire que cette politique économique a des effets pervers sur l’emploi dans les entreprises genevoises :
• surenchère salariale,
• surenchère sur les couts du foncier d’entreprise,
• inflation des couts des loyers qui se traduit par une inflation du cout de la main d’œuvre néfaste à l’emploi local,
• inflation inéluctable des impôts pour les entreprises genevoises pour payer les infrastructures rendues nécessaires par l’arrivée massive de multinationales qui ne paient pratiquement pas d’impots,
• réduction importante et massive des conditions de circulation, dégradation de la qualité de vie des collaborateurs des entreprises genevoises.

Mais le principal argument contre la politique économique exogène est celui de l’emploi. Une politique économique a pour but de réduire le nombre de chômeur. La politique exogène genevoise a montré sa totale incapacité à réduire le nombre de chômeurs. La courbe des emplois importés à Genève est strictement proportionnelle à la courbe du nombre de chômeurs. Depuis 20 ans, plus Genève importe d’emplois plus elle a de chômeurs. Un élu qui voudrait réellement mettre « l’humain au centre » devrait stopper immédiatement une telle politique aussi contre productive.

Notre agglomération genevoise peut croitre et créer des emplois pour tous. Il faut pour cela investir dans la formation, la créativité, la recherche, l’innovation et leurs financements. Il faut pour cela une politique économique endogène qui favorise l’activité des entreprises locales plutôt que d’importer des emplois créés ailleurs avec leurs employés.

 

PS : J'ai appris ces derniers jours que les agences de relocation pour expatriés constatent qu'environ 5% des expatriés refusent de venir à Genève lorsqu'ils constatent les conditions de logements et de circulation. Les agences de relocation ne choisissent plus un logement pour les expatriés mais pour la première fois depuis bien longtemps ce sont les régies qui exigent des profils spécifiques d'expatries ! 5% de refus c'est encore peu.. mais nous approchons du point d'inflexion à partir duquel même les expatriés ne pourront plus se loger à Genève. Un contexte qui pourrait soudainement faire partir les nombreuses multinationales implantées et qui révélera la vanité de la politique économique conduite depuis 20 ans.

mardi, 18 janvier 2011

L’onde de choc des incohérences genevoises passe la frontière

(texte paru dans l'édition de samedi 15 janvier 2011 de la Tribune de Genève)

 

Mark Muller au département des constructions et Pierre-Francois Unger à celui de l’économie mènent des politiques contradictoires : l’un conduit une politique du logement restrictive avec seulement 1230 logements en 2009 pendant que l’autre fait venir toujours plus de traders et d’expatriés (près de 15’000 habitants supplémentaires l’an dernier dans notre région).

 

Chers lecteurs, vous êtes les premières victimes de ces incohérences au sommet de l’Etat genevois.

 

Coté Genevois, les traders et expatriés qui arrivent, prennent d’assaut les rares logements disponibles et chassent vos enfants du canton pour en faire des automobilistes supplémentaires sur des routes encombrées. Vos policiers, vos infirmières, vos médecins et vos professeurs ne peuvent plus se loger. Genève a pourtant besoin d’eux pour régler ses problèmes de sécurité, de crèches, d’école et d’EMS.

 

Dans le Genevois français, les salariés en euros voient leur pouvoir d’achat amputé chaque année par l’installation massive de jeunes genevois. Services publics et entreprises sont menacés par les départs successifs de leurs collaborateurs qui ne peuvent plus se loger.

 

Ces incohérences deviennent intolérables pour tous les Genevois. Il revient aux cinq autres Conseillers d’Etat de prendre leurs responsabilités en rendant cohérentes les politiques économique et du logement : doubler la construction de logements et modérer l’attractivité exogène durant les décennies nécessaires pour que ces logements sortent de terre ! Simple question de bon sens mais qui devient urgente !

 

lundi, 17 janvier 2011

Un candidat socialiste genevois reprend au FN l'idée de la préférence nationale !

La semaine dernière, un candidat aux municipales du Parti Socialiste Genevois s'est mis à défendre l'idée de la préférence nationale. Il proposait d'inciter très fortement les multinationales à embaucher des employés genevois.

On comprend facilement le raisonnement de départ : l'arrivée massive d'entreprises attirées par les exonérations fiscales du canton conduit à un aflux de 15 000 personnes par an dans notre région ce qui se traduit par une dégradation du pouvoir d'achat, une pénurie de logements, une aggravation des conditions de circulation et un exode de la classe moyenne de Genève. Pour un esprit simpliste effectivement la proposition de Sami Kanaan pourrait faire du sens.

Mais cette proposition ne convainc personne : soit elle est coercitive et elle contrevient aux accords billatéraux dont Genève bénéficie amplement par ailleurs, soit elle ne l'est pas, et ce n'est que de la poudre aux yeux pour des électeurs crédules afin de se profiler à l'aube d'une échéance électorale.

Si le Parti Socialiste veut dénoncer les accords bilatéraux comme l'UDC ou le MCG, il faudra alors accepter que l'Union Européenne puisse fermer ses frontières, décider de rétablir un contrôle des changes ou des transactions, instaurer toute sorte d'obstacles aux échanges entre la Suisse et l'Union avec laquelle elle fait 60% de son commerce.

Par ailleurs, personne ne croit que les entreprises venues à Genève en raison des conditions fiscales dérogatoires resteraient si elles étaient ainsi contraintes dans leurs recrutements. Pourtant la préférence nationale contraire aux traités et aux lois, est parfois défendue par des radicaux, des socialistes et d'autres. On la retrouve, à peine modérée, à pleine page d'offres d'emplois chaque semaine sous le doux vocabulaire de "réservé aux Suisses et aux permis C"... pour ne pas écrire "Interdit aux Permis G qui sont priés de quitter leur logement pour résorber la pénurie genevoise". Des messages discrets mais fermes sont envoyés par le canton aux entreprises pour les inciter fortement à recruter des Suisses. Peine perdue, il ne s'agit pas plus de Genevois, mais de Valaisans, Vaudois ou Fribourgeois qui par leur arrivée contribuent bien malgré eux à aggraver aussi les nuisances d'un développement mal maitrisé.

Pourtant le problème soulevé par Sami Kanaan est bien réel et peut être réglé avec des propositions qui elles aussi, doivent être réelles, crédibles et possibles à mettre en oeuvre.

Il suffit que Genève fasse le choix d'orienter sa politique économique sur le développement endogène. Que Genève crée des emplois qui correspondent aux qualifications des chômeurs de notre région plutôt que d'avoir le snobisme d'attirer uniquement des emplois à forte valeur ajoutée qui accroissent les flux migratoires, dégrade le pouvoir d'achat des Genevois, augmente la pénurie de logements et aggravent les conditions de circulation... bref n'ont aucune valeur ajoutée publique. Il suffit que Genève ait pour ambition de créer des emplois plutôt que d'importer des emplois qui ont été créés ailleurs. Il faut que notre région forme beaucoup mieux, beaucoup plus et de manière plus adéquat à ses besoins.

vendredi, 17 décembre 2010

La croissance exogène genevoise, le mythe du vélo ou le jeu de l'avion

J'ai prouvé sur ce blog par plusieurs notes les effets pervers de la politique économique genevoise de croissance exogène qui attire chaque année des milliers de traders et d'expatriés :

  1. elle chasse du canton des milliers de familles genevoises,
  2. elle est sans effets sur le nombre de chômeurs à Genève,
  3. elle contribuer à détériorer le pouvoir d'achat des Genevois,
  4. elle aggrave à vue d'oeil nos problèmes de mobilité,
  5. elle prive notre agglomération des compétences des policiers, maçons, infirmières, assistantes maternelles dont nous avons besoin,
  6. elle détruit la cohésion sociale entre Genevois,
  7. elle s'avérera ruineuse pour le canton de Genève le jour où celui-ci se décidera à payer la facture des infrastructures rendues nécessaires par cette croissance démographique effrénée.

Il reste un dernier argument que ces promoteurs mettent en avant pour défendre cette politique inique : on ne peut pas ralentir cette politique exogène ou sinon nous risquerions une crise sans précédent. A cette fin, ils utilisent l'image du vélo lancé à pleine vitesse et qui chuterait s'il ralentissait sa course.

L'argument ne manque pas de pertinence, la concurrence est rude et ne plus être en tête de l'attractivité c'est risquer d'être très vite en fond de classement. Il faut pour prendre le relais un autre modèle de croissance.

Mais c'est exactement le type d'argument qui incite à contribuer à la croissance d'une bulle spéculative. Le jeu de l'avion aussi, comme la politique économique genevoise, doit se poursuivre pour ne pas sombrer. Madoff lui même devait poursuivre sa fuite en avant pour offrir des rendements absurdes à ses clients. La croissance économique exogène genevoise est dans cette même dynamique de fuite en avant.

Une fuite en avant qui sera brutalement stoppée de toute façon : par la paralysie généralisée des transports, par l'absence des professions intermédiaires nécessaires à une agglomération ou par la penurie de logement. Il y a deux manière de l'arrêter : de manière ordonnée et planifiée en préparant un modèle économique alternatif et durable... ou par la loi du marché. Dans le second cas, il sera trop tard, nous aurons perdu notre mobilité, notre qualité de vie, notre mixité sociale... et nous ferons les frais pendant plusieurs décennies de notre cupidité.