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samedi, 13 novembre 2010

Le rééquilibrage des emplois en France par rapport à celui des logements à Genève

Les développements accéléré de notre agglomération genevoise et ses déséquilibres dégradent les conditions de vie des habitants : tensions sociales entre salariés en euros et genevois installés dans le Genevois français d'une part ou entre chômeurs genevois et frontaliers d'autre part et également aggravation rapide de la paralysie générale des transports.

La plupart des élus et les documents d'agglomération mettent sur un même niveau la pénurie de logements côté genevois et une prétendue pénurie d'emplois côté français. J'y ai longtemps cru moi-même. Mais en regardant les chiffres de plus près on s'apercoit que ce n'est pas la réalité.

Le Genevois français créé des emplois comme aucun autre territoire de Rhône-Alpes. Il en créé à la mesure de la croissance accélérée de sa population : +30% entre 1999 et 2007 sur le canton de Saint Julien en Genevois et près du double d'emploi à Archamps. Et s'il fallait un dernier chiffre, il suffit de constater que le taux de chômage dans le Genevois français est d'un ordre de grandeur similaire à celui de Genève. Il faut continuer à créer des emplois et plus particulièrement des emplois pour les jeunes peu qualifiés et les séniors. Il faut que le rapport entre actifs et emplois s'approchent du ratio de 1. Mais il est faux de parler de pénurie de l'emploi dans le Genevois français comme le font certains.

Si la moitié des actifs du Genevois français travaillent à Genève ce n'est pas faute de trouver un emploi dans le Genevois français mais bien plutôt parce que les rémunérations plus élevées qui y sont proposées sont de plus en plus nécessaires pour avoir encore les moyens de payer leur loyer ou leur logement. Les banques du Genevois français estiment que seuls les travailleurs frontaliers sont solvables pour rembourser de tels emprunts immobiliers. Elles refusent des crédits à presque tous les salariés en euros. Une autre preuve de ce phénomène est que les salariés des entreprises du Genevois français, après s'être installés et avoir mesuré le coût de la vie, décide soit de quitter notre région soit de travailler à Genève. Ils ont bien un emploi.. mais ils doivent avoir un revenu en CHF pour payer leur loyer.

A mesure que des milliers d'habitants Genevois sont contraints d'aller résider dans le Genevois français pour fuire la pénurie de logements genevoise, ils accentuent la pression foncière et obligent leurs voisins à aller travailler aussi à Genève, ou à quitter notre agglomération. Chaque exode d'un Genevois crée donc deux pendulaires de plus.

Les entreprises du Genevois français nous disent combien au delà du poids des charges, les conditions de logement déplorables de leurs salariés induisent un turn over qui pénalise leur développement.

Si le Mouvement des Citoyens Genevois voulait réellement limiter le nombre de frontaliers et le traffic pendulaire transfrontalier, il proposerait que Genève se dote de lois qui permettent de construire 5000 logements par an plutôt que 1230 comme en 2009.

Dans le projet d'agglo, nous avons cru naïvement qu'il suffisait de créer des emplois dans le Genevois français pour que les habitants soient plus nombreux à travailler en France. Mais ces emplois existent déjà... le poids des charges et l'absence de bonus de taux de change fait que les habitants qui occupent ces emplois ne peuvent assumer le coût de la vie.

Le rééquilibrage des emplois se fera assez naturellement lorsque Genève cessera d'exporter sa pression foncière et que le coût de la vie dans le Genevois français redeviendra abordable pour un salarié en euro. Les entreprises et services publics pourront à nouveau se développer.

Commentaires

bonsoir mr vieillard;

"seuls les travailleurs frontaliers sont solvables pour rembourser de tels emprunts..... ou encore plus du tout d"exportation fonciere
et le cout de la vie deviendra abordable pour un salarie en euro..." dites vous.

En effet , le cout de la vie est colossal, pour les salaries en euro et cela ne va pas alle en s'arrangeant et nous allons assister rapidement à leur ineluctable pauperisation et faillite .

Mais, on va decouvrir que toutes ces diversites humaines sociales et professionnelles ou sportives ou encore educatives,creeaient une richesse et un equilibre fondamentaux.
Et surtout, les liens affectifs de nombreuses familles ,amis, connaissances, voisins seront rompus, par la migration de pans entiers de couches sociales.

C'est toute une vie qui va s"en aller,toute une histoire pour d"autres, tout un deracinement pour la plupart.

Desormais, seuls les plus fortunes, donc ceux qui travaillent en suisse pourront vivre dans le bassin genevois et l'on voit tres bien cette radicalisation economique et sociale arriver à grands pas et engendrer un nivellement ineffable;

De surcroit, la construction de logements que vous demandez,n'y changera rien car on va se retrouver avec un tel rencherissement des loyers, sous peu, que seuls les plus riches des plus riches pourront s'octroyer le bien immobilier.

Et ce sera le conte de sisyphe ou le tonneau des danaides.

Savez vous que la majorite des francais et frontaliers en euros depensent 68% de leurs revenus dans la nourriture et le loyer.

Que reste t-il pour "LE RESTE" c'est à dire les charges courantes, habiller ses enfants, se deplacer, partir quelques jours en vacances, bref... vivre et assurer le quotidien??

Rien ...Rien et moins que rien.

Moi- meme, je le vis quotidiennement et mensuellement et bien je peux vous garantir qu'a la fin du mois , les poches ne sont pas remplies de monnaie sonnante et trebuchante!
Il faut tout compter et prevoir! Il faut resister pour creer, c'est à dire vivre, tout bonnement ou survivre .

Quand nous depensons, nous payons les memes taxes qu'un travailleur frontalier en monnaie helvetique et qui, grace au change, rapporte quatre à cinq fois plus d'argent dans son foyer.

Combien de temps allons nous encore tenir? Un an,deux ans, six mois??

Alors quelles solutions apporter?

On ne peut pas baisser les loyers actuels et on ne peut plus les freiner tant la demande en logements est forte et impressionnante!

On ne peut pas demander a notre patron un salaire égal à celui d'un travailleur en franc suisse.!

On ne peut pas partir maintenant, car notre modeste travail est ici!

On ne peut pas crier, on ne nous entendrait pas!

On ne peut pas tellement en parler aux politiques, car ils le savent mais ne font pas grand chose, sinon rien!

On ne peut tout de meme pas demander à l'etat une petite prime de vie chere dans le genevois, comme à PARIS !

Alors oui, on peut comprendre qu'une multitude de salaries
soit chassee et s'en aille vers d"autres horizons plus clements!

Gageons qu'il en reste un peu!!

merci de votre attention

cordialement

JP. VUETAZ

Écrit par : vuetaz | samedi, 13 novembre 2010

Bonjour M. Vuetaz,

Cette nécessaire diversité que vous soulignez disparait déjà. Pour citer des exemples pratiques, on constate que certaines professions comptent peu de professionnels dans notre région.

Il n'y a pas assez de professionnels pour la garde d'enfants, il n'y a pas assez de professionnels de l'hôtellerie restauration. Les personnes qui occupent des emplois souvent peu rémunérés et pourtant si nécessaires ne peuvent plus vivre dans le Genevois français.

Demain les professeurs, infirmières, les médecins devront eux aussi quitter notre territoire. La bulle immobilière qui se forme à Genève se corrigera lorsque Genève construira assez de logements. Les prix atteints aujourd'hui sont sans commune mesure avec une réalité raisonnable pour une agglomération de cette taille. Ils correspondent simplement à un déséquilibre entre l'offre et la demande entretenu par la politique fiscale dérogatoire de Genève et sa politique du logement. Lorsque les Genevois réaliseront que ces incohérences politiques les pénalise eux aussi (ce à quoi je travaille), il les corrigeront et les prix s'adapteront.

Cordialement,

Antoine Vielliard

Ps : suite à votre dernière intervention je vous avais proposé de vous rencontrer. Je suis toujours à votre disposition, vous avez mes coordonnées.

Écrit par : Antoine Vielliard | dimanche, 14 novembre 2010

Ce récit d'un habitant ayant du travail est très révélateur, il permet d'imaginer le caractère excluant de cette région pour une personne au chômage. Le genevois français risque de se réveiller avec la "gueule de bois" dans quelques années quand les inégalités sociales seront telles qu'elles créeront des problématiques sociales dignes de la région Parisienne.

Il est pourtant dans l'intérêt des riches frontaliers et genevois de permettre aux emplois de services de pouvoir se loger. Une région riche a besoin de ces emplois pour vivre et pour créer de la richesse, comment ne pas être plus lucide et visionnaire sur cette problématique ?

Le déséquilibre de la construction tant détaillé dans ce blog est hallucinant. Il faudrait une photographie aérienne des grues en action des 2 côtés de la frontière pour illustrer ce déséquilibre...

Par contre, je ne suis pas sur que seul une offre supp. de logt sur geneve suffise à faire baisser les prix tant l'écart est important.

Cordialement

Écrit par : thomas | dimanche, 14 novembre 2010

Bonjour monsieur Vielliard et a tous ceux que cette discution intéresse...

je suis moi même frontalier et pour autant je me sent concerné par ce qu'il advient de notre cadre de vie à tous...monsieur Vielliard a une très bonne analyse de la situation, mais je crains que ce souci ne soit pas partagé par tous les élus du canton...c'est plutot la course a celui qui fera grossir le plus sa commune...ca me rappel une certaine fable...on ne peut plus continuer comme cela, ne serait ce que si un jour la frontière se refermait...après la bande de gaza, la bande du Genevois!!!
On ne peu plus continuer a entasser les gens d'un coté de la frontière et entasser le travail de l'autre alors qu'entre les deux une frange de campagne genevoise miraculeusement épargnée nous rappel combien c'était beau chez nous avant tout ca...

je n'oubli pas les gens qui regardent la frontière toujours du même coté, pour eux c'est dure...mes parents survivent avec deux petites retraites....

Ceci est un message aux élus de tous cotés de la frontière :

ARRETE REFLECHI AGIT

Salutations,

Franck

Écrit par : franck | vendredi, 19 novembre 2010

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